Suite aux aveux du tueur en série Michel Fourniret, samedi 7 mars, d'avoir enlevé et tué Estelle Mouzin, disparue en 2003 en Seine-et-Marne, le père de la jeune victime et son avocat restent prudents. Mais ils saluent la poursuite des investigations menées par la juge d'instruction Sabine Kheris.
C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire Estelle Mouzin, cette fillette de 9 ans disparue en 2003 dans la commune de Guermantes en Seine-et-Marne. Avec l'espoir pour sa famille de retrouver peut être enfin son corps et celui d'autres victimes de Michel Fourniret, surnommé l'ogre des Ardennes.
Les enquêteurs retrouveront-ils le corps d'Estelle Mouzin dans les Ardennes à Ville-sur-Lumes ?
A Ville-sur Lumes, depuis les années 2000, Michel Fourniret possède une maison héritée de sa soeur. La maison avait été perquisitionnée mais aucune fouille n'avait été effectuée dans la cave ni le jardin. A l'époque, notre équipe de journalistes Romain Nowicki et Paul-Antoine Boudet avaient interviewé Didier Seban, l'un des avocats du père d'Estelle, Eric Mouzin à ce sujet. Maître Seban réclamait déjà alors que les recherches reprennent dans cette commune, comme dans les Ardennes belges à Sart-Custinne au domicile du tueur où il assurait se trouver le jour de la disparition d'Estelle, à 250 km de Guermantes.
En novembre 2019, maître Didier Seban nous avait confié : "Il y a beaucoup d'endroits à Sart-Custinne, et dans les différentes résidences qu'il a pu avoir dans les Ardennes chez sa soeur, car il a beaucoup de propriétés immobilières, autant d'endroits où peut avoir été caché le corps d'Estelle".
Dans ce dossier, "le tueur en série de 77 ans a été mis en examen le 27 novembre dernier pour "enlèvement et séquestration suivis de mort" après un spectaculaire revirement de son ex-épouse et complice, Monique Olivier, qui avait fini par contredire son alibi", rapportent nos confrères de l'AFP.
Samedi 7 mars, l'homme, déjà condamné pour les meurtres de huit jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, a avoué le meurtre de la petite fille, lors de son interrogatoire dans le bureau de la juge d'instruction parisienne Sabine Kheris. Il "a reconnu sa participation aux faits", a indiqué le parquet de Paris, sans plus de précisions", poursuit l'AFP.
Entre amertume et espoir
Suite aux récents aveux, Maitre Seban, interviewé dans la matinale de France Info, ce dimanche 8 mars, s'avoue très prudent.Pour l'avocat, si Michel Fourniret indique aux enquêteurs un endroit où le corps peut être enterré, alors des recherches pourront rapidement être lancées. "Grâce à la nouvelle juge d'instruction, les recherchers et les investigations auront lieu le cas échéant. Elles avaient été arrêtées trop tôt en France et nous l'avions dit à plusieurs reprises. Il y a un peu d'amertume car nous avons perdu du temps. Mais c'est tout de même un peu d'espoir pour Eric Mouzin et toutes les familles de victime, car il y en a encore d'autres." Didier Seban précise encore : "Désormais il faut vérifier les indices recueillis pour savoir ce qui est arrivé à Estelle le jour de sa disparition."Nous ne sommes pas soulagés car nous étions convaincus qu'il était la bonne piste. On ne peut pas être otage des aveux des Michel Fourniret, maintenant il faut travailler à nouveau, relancer les investigations. Il manque encore beaucoup de pièces au puzzle.
-Didier Seban, avocat d'Eric Mouzin
Mais nos confrères de l'AFP l'ont rappelé : "Le parquet n'a pas indiqué si Michel Fourniret a livré des indications sur la localisation du corps et le déroulé des faits, lors des trois jours d'interrogatoires conclus vendredi dans le bureau de la juge d'instruction."