L'adolescent de 16 ans qui avait été interpellé lundi après-midi dans le cadre de l’enquête sur la fausse alerte attentat à Paris a été déféré en vue de sa présentation à un juge d'instruction.
Il est soupçonné d'être l'un des deux hackers qui ont piraté la ligne téléphonique de l'église Saint-Leu, dans le quartier parisien des Halles, pour appeler les forces de l'ordre et leur faire croire qu'une prise d'otages était en cours dans l'édifice.
Soupçonnés d'être à l'origine de la fausse alerte terroriste à Paris, Dylan 16 ans, a été déféré en vue de sa présentation à un juge d'instruction.
Lundi, au lycée François 1er de Vitry-le-François, son interpellation s'était faite en toute discrétion. Il avait été placé en garde à vue dans les locaux de la Brigade criminelle de la police judiciaire parisienne.
Ce mardi matin, de nombreux médias se sont rendus devant les grilles du lycée François 1er de Vitry-le-François, à la grande surprise des élèves qui s'apprétaient à rentrer en cours.
Voir notre reportage diffusé dans le JT 19/20 du mardi 20 septembre 2016 :
Retrouvez notre direct dans le JT 12/13 du mardi 20 septembre 2016 :
Regardez la réaction de Laurent Burckel, adjoint (PS) au maire de Vitry-le-François et chargé de la sécurité :
Regardez les réactions de lycéennes pour le moins surprises recueillies ce matin par Charles-Henry et Paul-Antoine Boudet :
Le jeune homme, qui utilise le pseudonyme Tylers Swatting, est soupçonné d'être l'un des deux hackers qui ont piraté la ligne téléphonique fixe de l'église Saint-Leu, dans le quartier des Halles, pour appeler les forces de l'ordre et leur faire croire qu'une prise d'otages y était en cours.
Le second hacker toujours recherché
Le second adolescent, âgé de 17 ans et surnommé Zakhaev Yamaha, était lui toujours recherché lundi en fin d'après-midi par les enquêteurs.Lorsque les policiers ont vérifié d'où provenait le coup de fil leur signalant la prise d'otages, ils ont constaté que l'appel venait bien de l'église, ce qui a rendu la menace d'autant plus crédible. Et l'appel des hackers contenait de nombreux éléments précis, comme le nombre d'otages et d'assaillants.
Cet appel passé samedi à 15H39 a déclenché une vaste opération de police, avec intervention de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). Le secteur avait été bouclé et des riverains évacués ou confinés. Via l'application pour smartphone SAIP (Système d'alerte et d'information aux populations), les autorités avaient même délivré un message "église - alerte attentat".
En pleine menace d'attentats et deux mois après l'assassinat de Saint-Étienne-du-Rouvray, l'opération des forces de l'ordre avait créé un important émoi, notamment sur les réseaux sociaux, avant que l'alerte ne soit rapidement levée.
Ils fanfaronnaient sur facebook
Dimanche soir, L'Obs avait publié sur son site un entretien avec deux jeunes revendiquant le coup de fil à l'origine de la fausse alerte pour "rechercher le buzz". Selon le site du magazine, tout au long de l'après-midi samedi, les deux jeunes se seraient "mis en scène" sur les réseaux sociaux, l'un d'eux se vantant sur Facebook d'avoir, selon ses termes, "fait déplacé des hélico, le gouvernement, 50 voitures de police" et de "passer sur BFMTV et 10 journal hihi (sic)".Leur projet initial aurait été de viser une mosquée, mais, après l'assassinat du prêtre à Saint-Étienne-du-Rouvray, ils auraient jugé "que ça marcherait mieux avec une église", selon leurs propos rapportés par L'Obs.
Les deux adolescents se disaient des admirateurs du hacker franco-israélien Grégory Chelli, alias Ulcan, en fuite en Israël. Ce dernier est soupçonné d'être l'auteur de canulars téléphoniques sophistiqués, notamment contre le site d'information Rue89 et son cofondateur.
Lundi, sur sa page Facebook, Grégory Chelli a démenti tout lien avec les deux hackers et a publié le numéro de portable de l'adolescent arrêté lundi, à qui il expliquait que son geste était "dangereux et inutile". Un message qui n'était plus visible quelques heures plus tard.
Les deux suspects risquent deux ans de prison
Le parquet de Paris avait ouvert ce week-end une enquête pour "dénonciation de crime imaginaire" (passible de six mois d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende) et "divulgation de fausses informations afin de faire croire à une destruction dangereuse" (passible de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende).Manuel Valls a demandé lundi que les auteurs de cette "mauvaise plaisanterie" soient "lourdement sanctionnés". "Dans ces moments-là de gravité, ceux qui se livrent à ces mauvaises plaisanteries, qui détournent l'attention des forces de l'ordre, qui provoquent de la panique, méritent évidemment d'être lourdement sanctionnés", a déclaré à la presse le Premier ministre, en marge d'un déplacement dans le Loiret.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé que l'État allait se constituer partie civile afin "d'obtenir réparation", précisant qu'une "évaluation du préjudice financier" avait été demandée.