Le tribunal de grande instance de Paris a prolongé jeudi le délai dévolu au comité central d'entreprise (CCE) d'EDF pour se prononcer sur la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim, comme il le demandait, a-t-on appris auprès du CCE.
Le tribunal a repoussé de deux mois, au 10 janvier, la clôture de la consultation, initialement fixée au 29 octobre, a précisé à l'AFP le secrétaire du CCE, Jean-Luc Magnaval. Il a aussi ordonné à l'entreprise de fournir au CCE les informations complémentaires sur le projet de fermeture qu'il demandait, a ajouté M. Magnaval, qualifiant la décision de "bonne nouvelle" même si le tribunal n'a pas suivi le CCE sur sa demande que les instances (CE et CHSCT) de Fessenheim soient consultées.
Lors de la première réunion consacrée à la fermeture de la doyenne du parc nucléaire français, le 14 septembre, les élus (CGT, CFE-CGC, CFDT et FO) du CCE avaient voté à l'unanimité une résolution demandant à l'entreprise de leur transmettre des informations complémentaires. Ils avaient aussi décidé d'une expertise. Trois cabinets ont été mandatés pour la mener. Depuis, EDF n'a toujours pas transmis ces informations, a dit le secrétaire du CCE.
Tous les syndicats s'opposent à la fermeture anticipée de la centrale de Fessenheim, où travaillent 850 agents EDF et environ 250 salariés d'entreprises prestataires. Outre les répercussions en termes d'emplois, ils mettent en cause le montant de l'indemnisation proposée - 400 millions d'euros -, jugé "ridicule", et les conséquences pour le réseau électrique. La prolongation de la période de consultation permettra aux représentants des salariés d'avoir "à leur disposition" les éléments pour rendre un avis, a souligné de son côté la fédération CGT de l'énergie dans un communiqué, en se félicitant d'une "victoire à mettre à l'acquis des salariés".
L'arrêt définitif de Fessenheim, promesse de campagne de François Hollande en 2012, est fixé à l'horizon 2018, quand EDF prévoit de mettre en service l'EPR de Flamanville (Manche).