Tenant compte de l’arrêt définitif de la centrale nucléaire de Fessenheim d’ici 2020, l’Autorité de sûreté nucléaire a renoncé à imposer à EDF l’installation de diesels d’ultime secours (DUS), comme cela était prévu en 2012. Les écologistes crient au scandale.
Suite à la catastrophe de Fukushima en 2011, l'ASN (l'Autorité de Sûreté Nucléaire) a fait le bilan des mesures de sécurité supplémentaires à prendre pour l'ensemble des centrales nucléaires françaises. La construction de diesels d’ultime secours (DUS), un par réacteur, est l’une des concrétisations de ce plan "post-Fukushima". Face à une situation critique, les DUS, prévus pour résister à des situations extrêmes (séisme, inondation, tornade) doivent être en capacité de garantir le fonctionnement des systèmes de refroidissement de l'installation. L'ASN avait donné comme délai aux centrales le 31 décembre 2018 pour installer ces dispositifs d'ultime secours, condition sine qua non au maintien de l'activité des réacteurs.
Dans une lettre adressée à l'ASN le 6 juin 2018, EDF ne demande ni plus ni moins qu'une dérogation à l'obligation d'installer des DUS à la centrale de Fessenheim.
"EDF n’envisage plus le fonctionnement des réacteurs de la centrale au-delà de leurs quatrièmes réexamens périodiques, prévus en septembre 2020 pour le réacteur 1 et en août 2022 pour le réacteur 2. Dans ce contexte, EDF a notamment souhaité reconsidérer l’installation d’un moyen d’alimentation électrique supplémentaire répondant à la décision adoptée le 26 juin 2012 à l’issue des évaluations complémentaires de sûreté." peut-on lire sur le site internet de l'ASN dans une de ses notes d'information publiée le 22 octobre 2018.
Par souci de cohérence les écologistes estiment que "La centrale de Fessenheim doit légalement être fermée le 31 décembre 2018 et cependant l’ASN se dérobe", via un communiqué signé par Stop Fessenheim, Stop transports-Halte au nucléaire, le CSFR, Alsace Nature et le collectif Les Citoyens vigilants des environs de Fessenheim. "EDF impose sa loi à l'ASN alors que c'est l'inverse qui doit se faire. L'ASN est ripou, elle s'est mise à plat ventre devant EDF", ajoute par ailleurs sans autre forme de procès André Hatz de Stop Fessenheim.