La centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), doyenne du parc nucléaire français dans le viseur de l'Allemagne et de la Suisse, sera bien fermée en 2016, a affirmé dimanche la ministre du Logement Emmanuelle Cosse.
"Le calendrier (de la fermeture de Fessenheim) c'est celui que m'a répété à plusieurs reprises le président de la République, c'est 2016", a déclaré la ministre lors d'un entretien au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. (regarder à partir de 22 minutes d'interview pour l'extrait)
"Le président de la République s'est engagé à fermer Fessenheim d'ici la fin 2016. C'est ça, la date", a insisté l'ancienne chef de file d'EELV, soutenant que "le processus est assez simple pour arrêter un réacteur".
La ministre du logement affirme que Fessenheim fermera en 2016
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©RTL-Le Figaro-LCI
"Pour aboutir à la baisse de la part du nucléaire d'ici 2025, il faudra fermer d'autres centrales, d'autres réacteurs, évidemment, sur plusieurs années", a-t-elle encore estimé.
La ministre de l'Environnement et de l'Energie, Ségolène Royal, a demandé en octobre à EDF d'entamer la procédure de fermeture de Fessenheim d'ici à "la fin juin 2016", en vue d'une fermeture effective en 2018. Car "pour fermer deux réacteurs comme ceux de Fessenheim, il ne suffit par de tourner un bouton", avait-elle expliqué auparavant.
En septembre dernier François Hollande avait déclaré que Fessenheim, en service depuis 1977, ne fermerait pas en 2016 comme initialement prévu et contrairement à l'une de ses promesses électorales de 2012, en raison du retard pris par le chantier de l'EPR de Flamanville (Manche). Située à proximité de la frontière avec l'Allemagne et la Suisse, sur une faille sismique et en contrebas du Rhin, cette centrale suscite l'inquiétude des écologistes français, allemands et suisses depuis des années.
Vendredi, Berlin a réaffirmé son souhait de voir fermer Fessenheim "le plus vite possible", invoquant un "risque sécuritaire" posé par son grand âge. "Du point de vue de la sûreté nucléaire, il n'y a pas de raison de fermer la centrale de Fessenheim" actuellement, a répliqué vendredi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), jugeant son niveau de sécurité "globalement satisfaisant".
Invoquant un besoin de "travaux complémentaires", le ministère de l'Environnement a repoussé sine die cette semaine une réunion initialement prévue mardi prochain pour tracer les grands axes d'évolution des sources d'énergie d'ici 2023, dans le cadre de l'application de la loi sur la transition énergétique.