Face aux milliers d'enfants qui fouleront les allées du festival international de photo animalière de Montier-en-Der, les amoureux de la fôret se tiennent prêts. Jusqu'à la clôture de l'évènement, ce dimanche 17 novembre, ils redoubleront de pédagogie pour en dévoiler les rouages.
Au sein du carré dédié aux associations dans les allées du festival photo de Montier-en-Der, une meute d'enfants s'est réunie autour d'un loup. Très vite, la pauvre bête en peluche s'arrache de mains en mains. Derrière son stand, un bénévole de Férus, l'association de protection des grands prédateurs, sourit. Peut-être n'apprendront-ils pas grand chose sur les loups communs de la Haute-Marne. Mais avec les parents, l'échange sera jouable.
Dans un festival où chaque photo attire le regard, les structures liées à l'environnement doivent faire preuve d'ingéniosité pour retenir l'attention des enfants. Christophe Pagniez, de la Fédération des chasseurs de Haute-Marne, mise quant à lui sur le toucher pour convaincre parmi les 5.000 écoliers annoncés au festival. Devant lui, des boîtes opaques, dont les petits doivent deviner le contenu à tâtons. "On a une approche ludique, on joue sur les matières, ça surprend les enfants". Et ça marche : les petits se pressent autour des urnes, éclatent de rire, sursautent. Au toucher, ils découvrent la mousse, les poils du sanglier ou encore ceux de la biche.
"Tous les ans, les chasseurs font un carton", soupire Solène Jouy. Pour faire découvrir le parc naturel de la forêt de l'Orient, la chargée de mission compte sur un tout autre appât : un casque de réalité virtuelle. Un atout qui amène un public différent : "Il y a beaucoup d'ados attirés par la réalité virtuelle. Ils peuvent se déplacer et explorer notre parc régional avec un logiciel. Notre but, c'est qu'ils reviennent sans le casque."
Du dessin d'enfant à la 3D, une "forêt vidéoludique" prend vie
Devant un grand écran, un troupeau de bambins prend place. Ils sont absorbés par ce qu'ils voient : l'un d'eux, grâce à une manette, se déplace dans une forêt virtuelle, composée de leurs dessins. À l'espace jeunesse du festival de protection des forêts Canopée, on mise aussi sur les nouvelles technologies, depuis plusieurs mois.Le ciel, le sol, les arbres, même les plantes, ont été numérisés à partir d'une flopée de dessins. 548, plus précisément, provenant de quatre classes différentes, allant de la maternelle au lycée. "La création de cette forêt s'est faite de manière collaborative", raconte avec enthousiasme Marie-Christine Voinot, engagée dans Canopée. "Le but, en les projetant sur un écran 3D, était de donner à voir ce que peut être la diversité des arbres."
Devant un parterre d'enfants conquis, Guillaume Lepoix explique comment fonctionne son jeu avec de grands gestes. "La biodiversité, c'est un terme compliqué, avec lequel même les adultes ont du mal. En partant d'un simple dessin au feutre, on peut l'expliquer" affirme-t-il. L'artiste-plasticien, originaire de Haute-Marne, a conçu le projet en 2017. "Au début du jeu, il n'y avait qu'un arbre, reproduit à l'identique pour générer une forêt vidéoludique. Puis, au fur et à mesure que les dessins arrivaient, la forêt devenait plus luxuriante, captivante pour les enfants."
En partant du jeu, un garde forestier résume ainsi la problématique aux enfants : "Dans votre jeu, il y a plus de 500 espèces d'arbres. Dans les bois de la Marne, il n'y en a que 15." Efficace, pour donner envie aux enfants de rendre des couleurs aux forêts.