Entre la kermesse du petit, le tournoi de foot du grand et la pièce de théâtre des jumelles, le mois de juin vous mène tout droit vers le burn-out. Mais ce n'est pas fini. Ô râge, ô désespoir, plus que quelques jours pour trouver... le cadeau de la maîtresse. Conseils, plus ou moins avisés.
Vous avez beau vous dire chaque année, jurer même, qu'on ne vous y reprendra plus. Après tout, c'est leur métier, non? On vous donne des cadeaux, à vous, quand vous partez en vacances, à la fin d'une longue année de labeur? Non. Bon, alors? Pourquoi il faudrait attraper la migraine à force de chercher la bonne idée, puis courir les magasins, en pleine chaleur de cette fin juin, pour le dénicher?
Mais quand même... est-ce d'entendre les autres mamans (je dis maman, parce que citez-moi un papa qui s'occupe de ce genre de préoccupations...) à la sortie de l'école rivaliser de bonnes idées? Ou bien cette vague culpabilité de se dire qu'elle a géré votre mouflet, et 27 autres, toute l'année? Oui bon, voilà. Vous y êtes. Et vous êtes à la bourre. Et puis, il y a la maîtresse de français, le maître d'allemand. Et l'aide-maternelle, il n'y a pas de raison. Et vous avez trois enfants. Bref, un cauchemar. Alors voici quelques pistes, bonnes et mauvaises. Et surtout non-exhaustives.
Le chocolat, c'est trop gras
Non, une boîte de chocolats, ce n'est pas une option. Vraiment. Laissez tomber. Déjà, parce qu'à cette période de l'année, ça fond. Ensuite, parce qu'elle en aura au moins dix autres. Et la maîtresse, pensez-y, est une femme comme une autre. Avec ses problèmes de kilos avant le maillot de bain et la plage. Et qui n'a donc aucune envie d'en prendre trois, de chocolat, dans les hanches et les fesses juste là, maintenant.Et puis, dès qu'elle les aura mangés, les chocolats, elle oubliera instantanément qui les lui avait offerts. Et hop! Aux oubliettes, votre fiston! Alors que c'est le but, non, tout au fond de vous, qu'elle se souvienne de lui/d'elle avec émotion? Allez, avouez! Il est un peu à part, quand même, il faut qu'elle pense à lui/elle à chaque fois qu'elle prendra ce fameux cadeau entre les mains...
Donc le chocolat, ça ne marche pas. Les fleurs non plus.
Un dessin, ça ne mange pas de pain
Mais oui, c'est l'idéal! Un cadeau fait par votre inoubliable bambin, de ses petits mains toutes mignonnes... Après tout, il en a bien ramenés 583 de l'école cette année... Au pire, vous pouvez même puiser directement dans cette collection. Comme ça, il passera directement de votre poubelle jaune à celle de la maîtresse. Et en plus ça coûte rien. A la limite, vous l'encadrez, ça fait plus classe. Et ça fera son effet dans sa cuisine. Ou dans ses toilettes.Le Do It Yourself, c'est tendance
Le faire soi-même. Ou le faire-faire. Par sa belle-mère couturière hors-pair (ou débutante). Ou sa mère, qui tricote (ou essaye). Elles sont un peu là pour ça, non, les mamies? En plus de dépanner le mercredi, prendre les enfants pendant les vacances et certains week-ends, ou bien quand ils sont malades... En tout cas, le petit sac de plage cousu main, ça ferait son effet... même l'écharpe tricotée, c'est pas de saison, mais en novembre, quand elle pourra la sortir, elle sera bien contente (et elle se souviendra de votre môme plusieurs mois après la fin de l'année... lire plus haut).Bon, il faut dénicher les talents manuels dans votre famille... c'est pas toujours gagné! Et avec ça, je ne vous ai toujours pas vraiment aidés.
Les babioles, à trier
Alors passons aux choses sérieuses. Les boutiques de bazar. Qui ont l'avantage du choix. Mais l'inconvénient de vous y perdre, dans le choix. En ligne déjà, les sites sont nombreux à surfer sur la tendance, des grandes enseignes qui consacrent des pages aux cadeaux de fin d'année, ou de petits sites spécialisés, qui déclinent leurs objets sur le thème "merci maîtresse", avec plus ou moins bon goût... Le site Charivari à l'école, utilisé par les enseignants tout au long de l'année comme ressources pédagogiques, y va aussi de ses idées, puisées plutôt chez de petits créateurs d'objets.Et comme ce dessin, de l'illustratrice Emmanuelle Tabaret, nous a fait sourire, on vous conseille d'aller faire un tour aussi sur sa boutique en ligne, qui regorge d'idées... à condition que la maîtresse de vos enfants ait de l'humour!
Si toutefois vous avez peur de vous perdre dans cette foire aux idées, pas toujours fameuses, proposées sur le web, un conseil : aller dans un magasin, un vrai. Où vous trouverez des vendeuses et leurs bons conseils. Avec les promotions qui vont avec, puisque ces cadeaux sont de saison. Dans cette boutique strasbourgeoise proche de la cathédrale par exemple, si vous voulez être très classique, une offre sur le duo carnet/stylo. "Un peu banal, concède la vendeuse. On en vend beaucoup. Alors on propose aussi un lot de sac de plage et serviette, qui fait plus vacances. Ou bien des bijoux, ça permet de personnaliser un peu."
Un bon livre... mais lequel?
Très courues aussi, les librairies. Ben oui, une maîtresse, c'est intelligent, elle doit forcément lire. Sur le principe, pourquoi pas... mais elle lit quoi? Rien de plus difficile que de rentrer dans une librairie pour choisir un livre pour quelqu'un que vous connaissez mal, ou pas. A qui, en gros, vous avez dit "bonjour, excusez-moi pour le retard" le matin, et... rien, le soir, puisque c'est la nounou qui récupère les enfants.Là aussi, appuyez-vous sur le savoir-faire des gens qui savent: les libraires, et leurs petits mots sur les couvertures pour vous guider, leurs coups de coeur et leurs écrivains préférés. Dans cette enseigne de la Grand-rue, à Strasbourg, cette libraire voit ainsi passer un certain nombre de parents en quête du graal. "Certains savent ce qu'ils veulent, un livre qu'ils ont aimé, ou un écrivain en particulier. D'autres ont au moins une vague idée de ce que peut apprécier l'enseignant de leur enfant, détaille-t-elle. Pour les autres, un seul conseil, ne prenez pas de risque : on mise sur du grand public, facile d'accès, pas trop épais, parce qu'on ne sait pas au final s'ils aiment lire ou pas." Bref, un livre de la catégorie "je lis d'un oeil sur la plage".
Ils s'y sont mis à deux pour nous faire une petite sélection rapide : un roman à succès, La Tresse (de Laetitia Colombani), une saga familiale sur fond historique, Les enfants de Venise (de Luca di Fluvio), deux polars "pas trop noirs, parce que tout le monde n'aime pas ces univers sombres", Les ombres de Montelupo (de Valerio Varesi) et Pyromane (de Wojciech Chmielarz), et enfin, un petit livre qui plonge le lecteur dans une ambiance de montagne, et donc de calme, propice à la réflexion, Le garçon sauvage (de Paolo Cognetti).
La détente, avant tout
Parmi toutes ces options, n'oubliez pas l'essentiel : les enseignants ont besoin de se détendre pendant les vacances, de se remettre de leur année, coincés entre quatre murs avec vos enfants. Si votre budget suit (et si votre enfant était dans le top 3 des élèves les plus turbulents de la classe), un soin passera toujours bien. Ou des produits de beauté. Des tickets de ciné, pour qu'elle se change les idées.Et surtout, gardez bien à l'idée que sa priorité numéro 1, pour se détendre, c'est de vous oublier. Vous et surtout vos chérubins. Alors, l'essentiel finalement, au-delà du cadeau, c'est que vous veniez bien chercher vos enfants à l'heure le 5 juillet. Et que vous disparaissiez jusqu'à la rentrée.