Le président François Hollande a officialisé jeudi la constitution d'une Garde nationale qui sera "bâtie à partir des réserves opérationnelles existantes", a annoncé l'Elysée dans un communiqué.
"Le président de la République nous a dit qu'il allait prendre en compte nos travaux avec l'intention de procéder aux arbitrages sur la clarification du périmètre de la Garde nationale", a indiqué le sénateur Jean-Marie Bockel (UDI), coauteur d'un rapport sur le sujet avec la sénatrice PS Gisèle Jourda, également présente. Participait aussi à l'entretien la députée Les Républicains du Loiret Marianne Dubois, elle-même coauteur d'un autre rapport sur le dispositif citoyen du ministère de la Défense.
"Ca fera l'objet d'une communication en Conseil de défense et en Conseil des ministres début août", a indiqué M. Bockel, c'est-à-dire très probablement le 3 août, date du dernier Conseil des ministres avant l'été. "Il pourrait y avoir un rendez-vous" présidentiel à la rentrée pour communiquer en direction du grand public sur les orientations prises, a poursuivi l'ancien secrétaire d'État à la Défense.
"On a compris que sur l'essentiel nous étions en phase", s'est félicité celui qui avait insisté le matin dans une tribune à L'Opinion pour que la Garde nationale, ce soit "l'armée" et "pas une notion chapeau" qui regrouperait d'autres éléments (police, justice, service civique...) comme l'avait laissé entendre François Hollande le 20 juillet à Saint-Astier (Dordogne). Ce discours "a pu prêter à confusion", avait estimé M. Bockel.
"Toutes ces personnes peuvent en cas de crise jouer un rôle", a toutefois admis le sénateur du Haut-Rhin, qui a démarré sa carrière au PS. Car pour lui, "la Garde nationale, ce sont des militaires (réservistes) de l'armée voire de la gendarmerie qui ont les mêmes missions que l'armée sauf qu'ils n'exercent que quelques jours par an". "Ce que nous proposons est possible et peut être mis en oeuvre immédiatement" avec un budget autour de 100 millions d'euros, d'après lui. La mise en oeuvre sera "rapide", a assuré la sénatrice Jourda. Elle a insisté sur la nécessité d'une réserve "territorialisée" pour être "au plus proche de la population et réagir le plus rapidement".
Les deux sénateurs et la députée se sont félicités de l'engagement que leur a donné François Hollande d'"associer les parlementaires" à ce travail "avec les ministères". M. Bockel et Mme Jourda avaient dans leur rapport préconisé d'encourager par diverses mesures la réserve militaire, afin d'en faire une véritable Garde nationale pour la défense du territoire. M. Hollande avait lancé le 20 juillet "un appel aux Français qui le souhaitent" à rejoindre les rangs des différentes réserves des forces de sécurité, soulignant qu'avec tous ces réservistes "une Garde nationale se constitue" en France.
Malgré son opposition à une Garde nationale regroupant d'autres réserves que la réserve militaire, M. Bockel expliquait dans L'Opinion n'être "pas en désaccord pour dire qu'il faut davantage de volontariat pour la France, notamment en direction de la jeunesse, qu'il faut faire monter en puissance le service civique, qu'il faut une coordination entre les différents engagements, civils et militaires".