Depuis le début du mois de juin, les chenilles processionnaires envahissent les forêts de la Région Grand Est, en particulier les chênes. Elles se développent, muent et provoquent des irritations cutanées. Le chêne, qui représente au moins 70 % du bois, risque de subir de lourds dégâts à l'avenir.
Pire que les années précédentes, l’été 2021 débute avec une invasion catastrophique des chenilles processionnaires dans les forêts de chêne. Leurs poils provoquent chez l’homme une réaction urticante ou de l’urticaire, et chez le chêne la perte de tout ou partie des feuilles.
Réchauffement climatique
La Région Grand Est subit de plein fouet les aléas du changement climatique. Depuis vingt ans, l'absence de grands froids hivernaux nécessaires pour tuer une partie des œufs des chenilles processionnaires avant qu'ils n'éclosent, ne permet plus de réguler les populations.
Les dégâts sont inquiétants sur les chênes jeunes et adultes qui perdent leurs feuilles. Ce qui provoque un ralentissement de la croissance des individus infectés. Si la défoliation totale ne provoque pas directement leur disparition, sur plusieurs années sa récurrence contribue à leur affaiblissement.
"C’est un vrai problème de santé de publique quand l’accroissement de la population des chenilles processionnaires est dépassé localement", nous dit Hubert Schmuck, responsable du département de la Santé des forêts à l’agence ONF de Sarrebourg. "Mais il n’y a pas de quoi s’affoler. C’est cyclique."
Pour ralentir naturellement la progression de la chenille processionnaire, dont l’intensité des attaques sera déterminée par les futures conditions climatiques et pour assurer la résilience des peuplements sur le long terme, les forestiers devront privilégier le renforcement de la diversification des essences forestières.
Problèmes de santé humaine
Les poils de la chenille processionnaire provoquent une éruption cutanée et douloureuse avec de fortes démangeaisons. Ils se dispersent par le grattage, la sueur et le frottement ou par les vêtements.
Au contact des yeux, ces poils développent rapidement une conjonctivite avec les yeux rouges, douloureux et larmoyants.
Par inhalation, ils irritent les voies respiratoires, ce qui se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir et parfois des difficultés respiratoires.
Par ingestion, il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins. Les symptômes sont l'hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales.
Face à la pullulation des chenilles urticantes comme les chenilles processionnaires du chêne, l’agence régionale de santé du Grand Est a édité une note qui donne des informations utiles.