GRAND FORMAT. Les opposants à l'incinérateur de La Chapelle Saint-Luc dans l'Aube restent mobilisés

A La Chapelle Saint-Luc, près de Troyes, la construction d'un incinérateur de déchets ménagers, nommé Valaubia, fait débat. Le 12 septembre, le conseil départemental de l'environnement doit se réunir pour rendre un avis consultatif sur ce dossier. Les opposants au projet, eux, restent mobilisés. 

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Riverains, associations écologistes, élus, viticulteurs... Les opposants au projet d'incinérateur de déchets ménagers à La Chapelle Saint-Luc dans l'Aube ne manquent pas, même si leurs motivations peuvent être différentes. Certains se mobilisent parce qu'ils craignent les nuisances de cette future "unité de valorisation énergétique". D'autres, parce qu'ils pensent que brûler les déchets est une solution du passé... D'autres enfin se sont lancés dans le combat, convaincus qu'au lieu de brûler les déchets, il faudrait mettre plus de moyens pour éviter d'en produire autant.

Quelques soient les raisons qu'ils ont de se mobiliser, parmi les opposants, personne ne compte "lâcher" face à ce projet Valaubia qui n'attend pourtant que le feu vert de la préfecture pour se concrétiser. Plusieurs enquêtes publiques ont déjà eu lieu, durant lesquels les maires des communes concernées par le projet se sont prononcés contre son installation. Malgré tout, le commissaire enquêteur a, quant à lui, rendu un avis favorable à la mise en place de l'incinérateur.
 

Les riverains en tête de cortège



Parmi les riverains très remontés contre ce projet, il y a Bernard Piot. Le retraité habite au hameau Saint-Luc, à quelques 600 mètres du terrain encore en friche où l'incinérateur Valaubia doit voir le jour. Comme d'autres voisins, il craint de voir sa maison devenir invendable à cause de la présence de l'incinérateur. Il a aussi peur pour sa santé à cause de la présence de nouvelles fumées issues de l'installation Valaubia.

Du côté de Véolia, gestionnaire de la future usine, on assure que les fumées seront filtrées et que les rejets seront inférieurs de 20 à 30% aux normes réglementaires. Mais les riverains n'ont pas confiance et refusent de prendre de nouveaux risques. "C'est sûr que nous habitons aux abords d'une zone industrielle, et que, quand nous avons acheté notre maison, c'était en connaissance de cause, explique Bernard Piot. Mais à force d'ajouter une usine à une autre usine, au bout d'un moment, cela fait trop."
 

60 000 tonnes de déchets transformées en chaleur ou en électricité



Le projet Valaubia a été initié puis porté par le Syndicat départemental d'élimination des déchets de l'Aube. Mais c'est à Véolia que l'usine devrait coûter 78 millions d'euros. Pour ses défenseurs, plus qu'un incinérateur, il s'agit d'une "Unité de valorisation énergétique" : d'après le cahier des charges, 60 000 tonnes de déchets ménagers pourraient y être brûlées et converties en chaleur ou en électricité d'ici 2 ans. 

Le responsable de la future unité Valaubia promet donc aux opposants une transparence totale, notamment avec la mise en place de commissions de suivi de site, prévues par la réglementation. "Pendant ces commissions, les habitants pourront poser des questions et Véolia sera là pour y répondre, nous y tenons", précise Laurent Namur, responsable Aube-Yonne du recyclage et de la valorisation des déchets chez Véolia. 

Insuffisant pour les opposants, réunis notamment dans l'association Aube Durable qui poursuit le combat à coup de pétitions, de lobbying en ligne ou de manifestations. Par la voix de son président Pascal Houplon, des alternatives au projet Valaubia ont été proposées. De quoi convaincre certains élus, comme le maire PS de La Chapelle Saint-Luc, Olivier Giradin, qui ont rejoint les rangs des opposants.

Autre soutien inattendu : celui des viticulteurs des coteaux de Montgueux : "D'après les cartographies que nous avons reçues, il risque d'y avoir des retombées de fumées sur l'aire d'appellation Champagne, plaide Didier Doué, responsable du Comité local des Viticulteurs de Montgueux. Et vus les efforts que l'on fait pour réduire les pesticides dans le vignoble, c'est inacceptable." 

Le 12 septembre, le conseil départemental de l'environnement, des risques sanitaires et technologiques doit se réunir pour étudier le dossier Valaubia. Mais l'avis rendu ne sera que consultatif. Seul le préfet peut donner son feu vert à la réalisation de ce projet très controversé. 
 

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