Grippe : "s’il y a une année où il faut se faire vacciner c’est bien celle-là" selon Marcel Ruetsch, médecin généraliste

Se vacciner contre la grippe pour éviter une surcharge du système de soin cet hiver : un appel "responsable et citoyen" a été lancé par le président du Grand Est et les présidents des conseils départementaux de la région. Une démarche saluée par les médecins généralistes.

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Le message est net, un brin alarmiste: "la situation sanitaire est trop critique pour que nous tendions encore à l’aggraver par notre inconséquence." C’est Jean Rottner, président de la région Grand Est -et médecin urgentiste- qui le porte haut et fort : faites-vous vacciner contre la grippe cet hiver! Un appel citoyen co-signé par l’ensemble des présidents de conseils départementaux de la région (Si le logo du Bas-Rhin n’apparait pas sur le document ce n’est que pour une raison de délai de livraison).

Une prise de position bien accueillie par les médecins généralistes comme Marcel Ruetsch installé à Dessenheim (Haut-Rhin) et secrétaire général de l'URPS-ML du Grand Est (Union Régionale des Professionnels de santé - Médecins Libéraux). Car si l’épidémie de Covid19 continue de sévir, elle sera bientôt accompagnée de l’arrivée de la grippe hivernale. Deux syndromes viraux qui vont évoluer conjointement au sein de la population.



"S’il y a une année où il faut se faire vacciner c’est bien celle-là ! Et c’est une bonne chose que les instances poussent dans ce sens", commente Marcel Ruestch, également régulateur au Samu 68. "La circulation parallèle de la Covid19 et de la grippe saisonnière va faire augmenter le nombre de malades. Et ça risque d’encombrer le système de soin."

Ne pas surcharger le système de soin

C’est bien ce que craignent les élus signataires de l’appel. Dans une population protégée contre la grippe, une infection à la Covid19 sera plus facile à identifier "car a priori si on est vacciné contre la grippe et qu’on présente un syndrome viral, on s’orientera plus vite vers une suspicion de Covid", explique Marcel Ruetsch. Une façon d’éviter l’engorgement des laboratoires avec des tests inutiles.

Limiter l’immobilisation des lits d’hôpitaux

Les élus signataires de l’appel souhaitent également limiter l’immobilisation des lits dans les hôpitaux. Car c’est un fait, la grippe hivernale mobilise chaque hiver le système de soin. Une réalité mise en évidence par Santé publique France qui assure une surveillance épidémiologique de la grippe. Elle a enregistré pour la période du 1er octobre 2018 au 14 avril 2019 (saison hivernale sans Covid19) 1.486 passages aux urgences dans des hôpitaux alsaciens, dont 365 suivis d’une hospitalisation. Les deux associations SOS Médecins de Strasbourg et de Mulhouse ont réalisé 5.621 consultations pour grippe et syndrome grippal, 36 de ces consultations ont été suivies d’une hospitalisation.

Qui vacciner en priorité ?

Alors qui doit se faire vacciner en priorité ? Marcel Ruetsch énumère : les personnes de plus de 65 ans, les personnes vulnérables -diabétiques, en surpoids, ou souffrant d’hypertension- mais aussi les femmes enceintes "car une forte fièvre peut provoquer un avortement." Il faut aussi que l’entourage de ces personnes se vaccine pour protéger les proches. Et encore les personnels soignants dans les Ehpad et les services de gériatrie. "On a un haut niveau de preuve que ça rend les résidents moins malades, et en plus ça évite l’absentéisme !"

Et Marcel Ruetsch d’ajouter que "ce serait bien que ce vaccin grippal injectable soit gratuit pour tous, ça inciterait les gens. On aurait besoin de ce coup de pouce." En attendant il rappelle surtout que "c’est maintenant qu’il faut se faire vacciner, en octobre-novembre, avant l’arrivée du virus de la grippe."

Une couverture vaccinale insuffisante

Selon l’Agence régionale de santé (ARS) chaque année la couverture vaccinale contre la grippe chez les personnes à risque est insuffisante. Dans la région Grand Est cette couverture vaccinale pour la saison 2019-2020 était de 49,3%. Un pourcentage qui tombe à 34% chez les personnes âgées de moins de 65 ans pour laquelle la vaccination est pourtant recommandée.
 
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