Le producteur de grosses cylindrées a annoncé, le 25 juin, vouloir délocaliser une partie de sa production en Europe. Une décision en réaction à la guerre commerciale que se livrent l'Union européenne et les États-Unis. Ni une ni deux, Eric Straumann a déjà contacté la direction de Harley Davidson.
"Je voudrais vous inviter à Paris pour discuter de votre projet d'installation d'une usine en Europe." L'invitation est lancée, et en anglais. Le député de la première circonscription du Haut-Rhin a adressé ce mardi matin une lettre à la direction de Harley Davidson, aux États-Unis. L'entreprise de grosses cylindrées a annoncé la veille, lundi 25 juin, son souhait de s'implanter en Europe. Pas du goût de son président et adepte de Twitter, Donald Trump.Surprised that Harley-Davidson, of all companies, would be the first to wave the White Flag. I fought hard for them and ultimately they will not pay tariffs selling into the E.U., which has hurt us badly on trade, down $151 Billion. Taxes just a Harley excuse - be patient! #MAGA
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 25 juin 2018
La riposte européenne
En cause : l'instauration de tarifs douaniers par Bruxelles sur une série de produits américains dont les oranges, les jeans ou le beurre de cacahuète. Une contre-offensive de l'Union européenne, lancée quelques jours après l'augmentation des taxes de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium par les Etats-Unis à la plupart des pays du monde. Les taxes sur les célèbres motos sont ainsi passées, en quelques semaines, de 6 à 31%. Conséquence : une augmentation du prix à l'achat de 1.900 euros par véhicule. Le manque à gagner pourrait s'avérer énorme pour Harley Davidson, dont l'Europe constitue le deuxième marché. La marque a réalisé 16% de ses ventes en Europe en 2017.La direction a donc choisi de produire ses motos destinées à l'exportation directement sur le continent européen. Pour le reste des annonces, il faudra attendre fin juillet.
L'Alsace, future terre des bikers ?
En Alsace, Eric Straumann prend les devants et propose d'ouvrir cette usine à Heiteren. "C'est une première touche (...) nous avons le site parfait, le long du Rhin, avec une magnifique zone industrielle, explique le député. Nous avons une position centrale et les Alsaciens sont très sensibles à ce type de produits. Tout comme les Allemands, qui sont juste à côté." Biker dans l'âme ou député pragmatique, Eric Straumann veut tirer parti de la guerre commerciale entre Donald Trump et l'Union Européenne. "C'est ce qui a fait le succès de l'implantation japonaise dans la région dans les années 80", vante-t-il. Harley Davidson en Alsace, une affaire qui roule ?