Une marche blanche doit se tenir samedi 15 février à Saint-Amarin, dans le Haut-Rhin, pour protester contre le braconnage du lynx dans le massif vosgien. Cette manifestation fait suite à l'abattage par arme à feu d'un spécimen le 16 janvier, en plein coeur du parc naturel des Ballons des Vosges.
Alors que l'espèce est en voie d'extinction, il ne resterait plus que six spécimens dans le massif vosgien, un lynx a été retrouvé mort, le jeudi 16 janvier sur les hauteurs de Thann, dans la forêt de Fellering. L'autopsie du cadavre révélait qu'il avait été abattu quelques jours plus tôt d'une balle dans la tête. Un acte de braconnage dénoncé aussitôt par les associations de défense de la nature, Ferus et Alsace Nature, notamment. Une enquête judiciaire a été ouverte, dans la foulée, par les inspecteurs de l'environnement de l'OFB (Office Français de la Biodiversité), pour tenter de retrouver l'auteur du coup de feu, qui risque trois ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.
Une marche blanche pour le lynx
C'est pour protester contre cet acte de braconnage et demander "une vraie protection dans les Vosges" qu'une marche blanche pour le lynx est prévue samedi 15 février à Saint-Amarin, dans le Haut-Rhin. L'appel, lancé par le groupe Ma Thur Sauvage, circule sur les réseaux sociaux depuis le 1er février. En quelques jours, le groupe aurait reçu l'adhésion de quelque 500 membres, selon l'une des initiatrices de la marche, Léa Zettl. "C’est tout simplement énorme. Nous n’en attendions pas tant et espérons vraiment qu’un maximum de personnes pourront être présents et gonfler les rangs de notre marche", se réjouit Léa Zettl dans un communiqué.
Les chasseurs, coupables ?
La marche a le soutien des associations FERUS, LPO, SOS Massif des Vosges, Thur écologie et transports et Alsace Nature. Pour le correspondant local de FERUS, Jean-Claude Odille, la responsabilité des chasseurs dans l'abattage du lynx est clairement établie : "Il n'y a aucun doute possible, c'est l'oeuvre d'un chasseur. Je ne dis pas qu'ils sont tous braconniers mais il y a des brebis galeuses qui ne veulent pas de cet animal dans le massif. C'est un concurrent pour eux, donc la seule solution c'est de lui tirer dessus".Le lynx, patrimoine naturel
Le photographe animalier, Alain Prêtre, très investi dans la sauvegarde de la biodiversité, dit, lui aussi, tenir à être présent à cette marche. Franc-Comtois résidant en Suisse, il a eu l'occasion, à plusieurs reprises, de photographier le félin dans son milieu naturel, au sein du massif jurassien. Bien qu'ils soient plus nombreux dans le Jura que dans les Vosges, la problématique reste la même. "Le lynx est sur la corde raide. Il ne faudrait pas de cas supplémentaires de braconnage, aussi bien dans le Jura que dans les Vosges, qui pourraient hypothéquer sa présence dans le massif. Or, le lynx a un rôle fondamental dans la régulation de la population des ongulés, chevreuils, chamois, etc. Il doit vivre, qu'on lui foute la paix, on ne peut plus accepter d'actes barbares de ce type, il fait partie du patrimoine naturel".La marche partira du centre culturel de Saint-Amarin, à partir de 13h30, samedi 15 février, puis remontera l'axe principal jusqu'au rond-point de Mitzach.