Quatorze personnes liées au mouvement des gilets jaunes ont été mises en examen depuis juillet 2020 pour dégradation par incendie en bande organisée, dans le Haut-Rhin. Elles sont soupçonnés d'avoir détérioré neuf antennes de téléphonie dans le département entre janvier 2019 et janvier 2020.
Quatorze militants du mouvement des gilets jaunes ont été mis en examen pour dégradation par incendie en bande organisée, a annoncé la procureure de Mulhouse Edwige Roux-Morizot lors d'une conférence de presse ce jeudi 10 septembre. Ces douze hommes et deux femmes auraient mis le feu à neuf antennes de téléphonie, dans huit communes du Haut-Rhin, entre le 5 janvier 2019 et le 23 janvier 2020. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
Les faits se sont déroulés dans les communes d'Altkirch, Roppentzwiller, Eteimbes, Seppois-le-Bas, Valdieu-Lutran, Traubach-le-Haut, Wittelsheim et Kingersheim. Les mis en examen, âgés de 22 à 63 ans, auraient agi selon le même mode opératoire pour chacune des dégradations, en aspergeant un pneu d'essence avant de l'incendier, à côté du pylône.
Quinze ans de prison encourus
Alexandre Jeaunaux, commandant du groupement de gendarmerie départementale du Haut-Rhin, décrit une organisation très rigoureuse : "Les personnes se voyaient attribuer des rôles précis. Certains s'occupaient de la fourniture des moyens, notamment les pneus et les matières inflammables qui servaient à mettre le feu aux pylônes, d'autres organisaient la rencontre des personnes, d'autres encore repéraient les lieux et les antennes téléphoniques. On voit bien que c'est un vrai groupe qui a commis cette série d'infractions."Parmi les quatorze militants, certains auraient été particulièrement actifs au sein du mouvement des gilets jaunes, d'autres les auraient suivis par solidarité, selon la procureure. Ils n'ont pas exprimé de revendication politique claire. Le casier judiciaire de la plupart d'entre eux était vierge au moment des faits. Ils encourent quinze ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Une "enquête de fourmi"
L'enquête a nécessité un long travail "de fourmi" explique la procureure, "plus d'un an et demi d'investigations" menées notamment par la brigade de recherches d'Altkirch. Des renforts de l'ensemble du groupement de gendarmerie départementale du Haut-Rhin sont intervenus, dont 70 gendarmes rien que lundi 7 septembre, lorsque la majorité des auteurs présumés ont été interpellés.La première mise en examen a eu lieu au mois de juillet. Les autres militants ont été présentés au juge d'instruction mardi 8 et mercredi 9 septembre 2020, avant d'être mis en examen. L'information judiciaire se poursuit.