Ce mercredi 11 août 2021, la famille de Dimitri Perrier organise une marche blanche à Rouffach (Haut-Rhin). Il y a un an, cet autiste de 28 ans avait été retrouvé mort dans sa chambre d’hôpital. Un décès soudain que ses proches aimeraient comprendre alors que l’instruction est toujours en cours.
Cela fait de longs mois qu’ils patientaient. Désormais, ils passent à l’action. Un an après le décès de Dimitri Perrier, ses proches ont organisé une marche blanche ce mercredi 11 août 2021 à Rouffach, dans le Haut-Rhin. Une manière d’honorer sa mémoire mais aussi se rappeler aux bons souvenirs de la justice, qui ne leur a toujours pas permis d’en savoir plus sur les causes de sa mort.
"C’est un deuil qui est difficile parce qu’on n’a pas de réponses. On imagine les pires choses. L’imagination tourne à plein régime. Il est hors de question de rester les bras croisés et de se laisser bercer par la lenteur du système", confie son oncle, Florian Coulon. Il y a un jour pour jour, Dimitri Perrier, 28 ans, était retrouvé mort dans sa chambre du centre hospitalier de Rouffach. Autiste, il y avait été admis quelques semaines plus tôt pour des crises d’angoisses liées à un manque de repères et au confinement.
Un décès inexpliqué
"Il avait des accès de violences, c’était la première fois. Il n’allait pas bien", relate la mère de Dimitri. Face au comportement du jeune homme, le médecin décide alors qu'une rupture avec la famille est nécessaire pendant quinze jours. Une mesure d’isolement, à l’époque jugée "inadaptée" par son entourage. "Dimitri voulait nous voir, il était mal. Les médecins nous ont empêchés de lui rendre visite pendant deux semaines. J’appelais tous les jours en pensant qu’ils allaient lever la mesure", se souvient Stéphanie Neunreuther.
Le 11 août 2020, les parents sont informés qu’ils peuvent enfin revoir leur fils. "Son papa a téléphoné dans le service le matin même. On nous avait dit que tout se passait bien. Malheureusement, le même jour, je devais récupérer les affaires de mon papa décédé la veille. C’était impossible de l’annoncer à Dimitri comme ça. Je me suis dit qu’on était plus à un jour près et que j’irais le lendemain. Sauf que le lendemain, c’était trop tard".
A 21h, ils sont prévenus du décès par téléphone, sans aucune explication sur les causes de la mort. "C’était un choc. Dimitri était joyeux, il chantait, il dansait, il souriait tout le temps. Il était en bonne santé. On ne comprend pas".
"C'est une instruction qui n'avance pas"
A la suite de l’enquête menée par la gendarmerie, un juge d’instruction est nommé en décembre dernier. A ce jour, les parents n’ont toujours pas été auditionnés. "En un an on a été bien patients mais maintenant on aimerait des réponses", martèle la mère de Dimitri. Y a-t-il eu une faute dans la prise en charge de son fils ? "Personne ne sait ce qui s’est réellement passé. C’est très difficile pour les parents. Il y a des interrogations qui sont légitimes de leur part", concède leur avocat, Maître Jean-Paul Cordier.
Une envie de comprendre exprimée sur des ballons blancs accompagnant le cortège composé d'une trentaine de personnes, partie du square des humanistes pour rejoindre le centre hospitalier devant lequel un dépôt de gerbes a eu lieu.