35 ans après la chute du mur de Berlin : deux artistes allemands font entrer une Trabant au musée, "cette œuvre, c'est un souvenir"

Jusqu'au 9 novembre 2024, date anniversaire de la chute du mur de Berlin, le musée des arts urbains et du street art (MAUSA) de Neuf-Brisach (Bas-Rhin) accueille deux artistes allemands. Au centre de leur œuvre, une Trabant, symbole de l'ex-Allemagne de l'Est, qui sera exposé six mois.

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L'un est né à l'est de Berlin, l'autre à l'ouest. Pendant leur enfance et leur jeunesse, un mur les a séparés jusqu'à sa chute, la nuit du 9 novembre 1989. 35 ans plus tard, les voici réunis à la frontière entre France et Allemagne pour célébrer cette date historique. 

Depuis le 5 novembre et jusqu'au 9, Cren et Akte One sont au musée des arts urbains et du street art (MAUSA) de Neuf-Brisach (Haut-Rhin), affairés autour d'une Trabant, la voiture-symbole de l'ancienne République démocratique allemande. Cette dernière orne d'ailleurs l'un des pans les plus célèbres de la East Side Gallery de Berlin, sur l'œuvre de Birgit Kinder "Test the best". On y voit le véhicule, immatricule "NOV-9-89", percer le mur qui a coupé la ville en deux depuis plus de trente ans. 

En hommage à cette fresque mythique, Cern et Akte One ont élu résidence autour de cette même voiture et réalisent une œuvre autour d'elle. Après l'avoir peinte la veille, la journée du 6 novembre est consacrée à la descente du véhicule dans la Salle de Garde du MAUSA, rien que ça.

Dans cette salle, la Trabant retrouve un mur, le travail des deux artistes continuera et sera ouvert au public pendant toute leur résidence en Alsace avant le point d'orgue le samedi 9. "L'an dernier, on a fêté les 60 ans de l'amitié franco-allemande et c'était important pour nous de marquer le coup à nouveau avec ce clin d'œil aux 35 ans de la chute du mur", sourit le fondateur du MAUSA Stanislas Belhomme.

"La Trabant, c'était vraiment la voiture de tout le monde ! Elle a un gros symbole pour toutes les générations. À la fois celle qui a vu la voiture utilisée dans la mode ou autre, mais aussi les anciennes, qui n'ont voyagé que dans cette voiture-là", continue-t-il tandis que les deux artistes s'attellent à la peinture du mur derrière lui.

L'un d’eux, Cren, se souvient de son 9 novembre 1989. Âgé de 19 ans, il se trouve alors à Hanovre quand il lit sur sa télévision que la RDA ouvre ses frontières. "Au début, j'ai cru à une blague parce que j'avais toujours vécu avec ce mur. Et là, tout d'un coup, il s'ouvre ! J'ai dû mettre une demi-heure pour comprendre que c'était bien vrai."

"Nous avions fui l'est avec mes parents à cette époque, complète Akte One. Je me souviens aussi avoir vu tous ces gens monter sur ce mur à la télévision, mais je ne comprenais pas comment ils étaient arrivés là ! Pour moi qui aie vécu des deux côtés de Berlin, ce mur représente une grande partie de mon histoire."

On doit se rappeler à quel point il est triste de construire un mur

Akte One

Artiste berlinois

"Cette œuvre, c'est un souvenir. Pour que personne n'oublie ce qu'un mur peut engendrer. Les générations actuelles ne connaissent pas ça, elles ne savent pas que des familles ont été séparées ni toute la douleur qu'il y a eue. On doit se rappeler à quel point il est triste de construire un mur", ajoute-t-il, ému.

Pendant les six mois de la présence de l'œuvre, les visiteurs pourront d'ailleurs graffer une partie du mur de la salle de garde du MAUSA. "Côté ouest, on graffait beaucoup de mots ! Et là, il y aura des bombes à disposition, les gens pourront graffer en live. On veut vraiment quelque chose de très interactif", ajoute Stanislas Belhomme, qui espère voir venir de nombreux Allemands au musée, eux qui représentent la moitié de ses visiteurs.

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