A Brunstatt (Haut-Rhin), une société de dératisation vient d'intégrer deux furets femelles à ses équipes d'intervention. Cette technique, très utilisée aux Etats-Unis, présente le double mérite d’être naturelle et efficace.
"C’est vraiment très impressionnant !" Nicolas Dieval ne cache pas son enthousiasme. Le directeur technique national de DKM Experts (société basée dans à Brunstatt dans le Haut-Rhin) travaille dans le domaine de la dératisation depuis de nombreuses années. Et il est bluffé par l’efficacité du travail avec les furettes.
Opérationnelles dans les équipes d’intervention depuis deux mois, Louna et Aria ont déjà une centaine de rats à leur tableau de chasse. "Je suis moi-même surpris du résultat" poursuit le responsable. Il faut dire que les petits mustélidés sont particulièrement redoutables dans les galeries souterraines.
Quand les agents de DKM arrivent en intervention, ils commencent par placer des nasses à la sortie de terriers. Ensuite ils « lâchent » les furets à l’intérieur, et il n’y a plus qu’à attendre que les rats s’enfuient et se retrouvent dans les nasses. Ils sont alors capturés pour être euthanasiés.
"Le bilan est très positif, pour moi c’est une réelle avancée" témoigne Nicolas Dieval. DKM Experts s’est inspiré de ce qui se fait depuis de nombreuses années aux Etats-Unis.
Le recours au furet est écologique, car il permet d’éviter d’utiliser des produits chimiques. Mais il est surtout très efficace : "En une seule intervention, on arrive à faire le travail de plusieurs semaines de dératisation classique, c’est-à-dire avec des produits biocides et raticides".
Des piles sur pattes qui dorment plus que des chats
Les deux spécimens ont été achetés dans un élevage, et il a fallu les dresser pour les rendre opérationnelles. "Elles ont cet instinct au fond d’elles, mais il a fallu le réveiller" relate Nicolas Dieval.
Depuis leur arrivée en janvier 2022, les deux petits mammifères vivent chez deux des salariés de l’entreprise, comme des animaux de compagnie classiques. Et leur temps se partage entre siestes et interventions. "Ça dort énormément, autant qu’un chat" sourie le responsable technique. "Quand on en a besoin, on les emmène avec nous. Elles vont travailler une heure à une heure et demi, à ce moment-là, ce sont des petites piles sur pattes. Ensuite elles rentrent du travail comme n’importe qui."
En tout cas l’expérience est concluante. Les clients sont très demandeurs de cette alternative écologique et l’entreprise enregistre 15% d’appels en plus pour les furets. Si bien que DKM Experts n’a pas hésité à acquérir deux nouveaux spécimens qui partiront prochainement à la chasse aux rats dans les galeries lorraines. Les rats lorrains n’ont plus qu’à aller se cacher.