À seulement 24 ans, Haroon Rahimi redonne vie aux cépages oubliés du vignoble alsacien. Ce jeune réfugié afghan est arrivé en France en 2016, et s'est pris de passion pour le vin d'Alsace. Il officie à l'abbaye de Marbach, située à Obermorschwihr (Haut-Rhin).
Haroon Rahimi est un jeune homme de 24 ans, un réfugié afghan qui est arrivé en France en 2016. Et qui s'est retrouvé pris de passion pour le vin d'Alsace.
Cette passion permet à des vieux cépages alsaciens oubliés d'être à nouveau mis en lumière. Le produit de la première vinification de Haroon Rahimi, véritable expérimentation est étonnant. Détonnant, aussi : ces cépages ne peuvent plus être utilisés pour faire du vin d'Alsace à cause du phylloxéra.
Haroon Rahimi étudie au lycée viticole de Rouffach (Haut-Rhin). Et officie depuis 2020 au sein de l'abbaye de Marbach, où se trouvent environ 80 anciens cépages cultivés depuis des siècles. L'abbaye est située à Obermorschwihr (Haut-Rhin, voir sur la carte ci-dessous).
"C'est comme la musique", confie Haroon Rahimi. "Dans la musique, il y a toujours les mêmes notes. Mais chaque personne utilise différemment ces notes-là. Je me suis dit : pourquoi pas un jour conter mon histoire à travers des raisins transformés en vin ?"
Haroon Rahimi veut prouver que ces vignes abandonnées peuvent encore avoir un avenir. "Le vin que j'ai fait apporte une nouvelle touche. C'est différent." De quoi "marier" la culture de la France et la sienne (ses explications sont à retrouver dans le reportage de France 3 Alsace, visible ci-dessous).
"On a donné cette chance de s'exprimer à Haroon", explique Isabelle Kuntzmann de l'association Vignes vivantes. "Exprimer sa créativité, voir ce qu'il a pu sortir en vinifiant les raisins qu'il a soigneusement sélectionnés. Ses cuvées sont réussies." De quoi ravir celui qui espère devenir plus tard un vigneron alsacien.