Le mardi 23 août 2022, deux hommes recherchés après l'assassinat d'un jeune Afghan à Colmar neuf jours plus tôt ont été interpellés. Deux autres personnes ont également été arrêtées. Les proches de la victime se disent soulagés.
Au lendemain de l'arrestation de deux suspects dans l'assassinat d'Abdul Quayem Ahmadzai à Colmar le 14 août 2022, un cousin et un ami de la victime ont fait part à France 3 Alsace de leur soulagement. Ils réclament justice.
Dans l'après-midi du 23 août, un premier homme, âgé de 17 ans a été arrêté dans la commune de Sarcelles, au nord de Paris. Il est accusé d'être à l'origine du tir mortel qui a atteint cet Afghan de 27 ans, rue de Berlin, à Colmar.
Quelques heures plus tard, à Colmar, une opération de police de grande ampleur a permis l'interpellation d'une autre personne recherchée. Elle se trouvait dans un immeuble du quartier Europe, à quelques rues du lieu du drame. Deux autres personnes ont également été arrêtées, portant à quatre le nombre d'interpellations.
Sardar Wali est un ami très proche d'Abdul Quayem Ahmadzai. En compagnie du cousin de la victime, Yusuf Ahmadzai, ils ont répondu aux questions de France 3 Alsace après la fin de cavale des deux hommes recherchés.
Comment vous sentez-vous après ces interpellations ?
Sardar Wali : "On remercie tout d'abord le ministre de l'Intérieur, et plus particulièrement les forces de l'ordre. Nous sommes très contents de savoir que ces personnes ont été arrêtées. Maintenant, on attend que la justice fasse son travail. On veut que celui qui a tiré sur Abdul soit en prison toute sa vie, et que ça reste une leçon pour les autres."
Yusuf Ahmadzai : "Franchement, on est très content. Et ce n'est pas juste moi ou Sardar, c'est tous les Afghans. Les policiers ont bien travaillé, pour l'avoir retrouvé jusqu'à Paris. Quand j'ai appris les nouvelles, j'étais vraiment heureux."
C'est important pour vous ?
Sardar Wali : "Très. On avait déjà organisé des manifestations en hommage à Abdul, et si les suspects n'avaient pas été arrêtés, on comptait faire des manifestations avec tous les Afghans de France. Mais là, ça y est, on avance. On aimerait aussi que la personne qui lui a fourni le pistolet soit punie. Parce qu'à 17 ans, il ne peut pas se procurer un pistolet tout seul ici."
Yusuf Ahmadzai : "Cette question du pistolet, on doit pouvoir y répondre. Comment il a pu le trouver ? Ce n'est pas normal. Les policiers doivent chercher derrière cette histoire. Si c'est aussi facile, tout le monde s'en achète un et s'en sert dès que quelqu'un dérange. Ce n'est pas que pour Colmar, ça peut servir à toute la France de comprendre ce qu'il s'est passé avant ce drame."
La famille d'Abdul est toujours en Afghanistan. Vous êtes en contact avec eux ?
Sardar Wali : "Oui, on les a prévenu de l'avancée de l'enquête. Ils étaient vraiment contents aussi. Car celui qui a fait ça, il n'a pas que tué Abdul. Il a tué sa famille avec. Il a quatre enfants et sa femme, et plus personne pour les nourrir. Heureusement , on a pu leur annoncer cette bonne nouvelle."
Les suspects sont actuellement en garde à vue. Ils sont entendus par la police judiciaire de Mulhouse. La procureure de la République de Colmar donnera de nouvelles informations à ce sujet le 25 août en fin de journée.