Colmar : la mairie demande une dérogation pour pouvoir continuer à arroser ses fleurs

Le jeudi 4 août 2022, la préfecture du Haut-Rhin a restreint l'usage de l'eau dans plus de 200 communes, interdisant notamment l'arrosage des massifs de fleurs publics. La mairie de Colmar demande une dérogation, avant d'autres communes.

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En raison de la sécheresse qui touche désormais toute la France, la préfecture du Haut-Rhin a placé le 4 août 2022 plusieurs communes en zone de crise, et a limité l'usage de l'eau aux particuliers et aux collectivités. La ville de Colmar demande à pouvoir arroser ses fleurs, malgré l'interdiction.

Colmar s'est plié à la règle. Depuis l'entrée en vigueur de l'arrêté de la préfecture du Haut-Rhin, "l'arrosage des espaces enherbés et des espaces verts de Colmar a été arrêté", indique la ville dans un communiqué. Mais pour combien de temps ? 

Dans ce même communiqué, la ville rappelle son investissement dans l'entretien des fleurs, ce qui lui a valu l'obtention des labels "Ville Fleurie" avec quatre fleurs et "Fleur d'Or". L'attractivité touristique de Colmar est en jeu, et le maire Eric Straumann fait valoir ses arguments au préfet.

"Colmar ne fonctionne pas dans son patrimoine sans l'aspect floral, maintient Christian Meistermann, adjoint en charge de la voirie. Nos labels justifient cette demande, au nom de la beauté de la ville mais aussi de l'attrait touristique."

L'adjoint précise que Colmar n'est pas gourmand en eau quand il s'agit d'arroser les massifs : "Nous avons de l'arrosage raisonné, ciblé, au goutte-à-goutte. Aussi, nous pompons dans la nappe phréatique, ça ne vient pas du réseau. 15 mètres cube d'eau pas jour, ce n'est vraiment pas énorme. C'est parce que nous avons planté des espèces qui nécessitent moins d'eau. Nous avons anticipé cette situation."

Sauver les fleurs, c'est une vision très court-termisme des choses.

Frédéric Hilbert

Adjoint à la mairie de Colmar

Mais à Colmar, tout le monde ne partage pas l'avis d'Eric Straumann, à commencer par Frédéric Hilbert, élu écologiste au conseil municipal et adjoint en charge des mobilités douce et urbaine : "La sécheresse que nous vivons est suffisamment grave pour justifier une telle restriction. L'urgence, c'est de conserver et protéger nos ressources en eau. Les étés qui suivront seront de plus en plus secs, alors sauver les fleurs, c'est une vision très court-termisme des choses."

Le débat "écologie contre économie" trouve donc ici un exemple très concret : "Concernant les fleurs, c'est dommage pour tout le travail qui a été fait. Mais la ville doit être exemplaire. Que vont penser les particuliers qui ont eux aussi des fleurs ? Pourquoi la ville a droit à une dérogation et pas moi ?"

D'autres communes comptent suivre Colmar

Mais dans le Haut-Rhin, il n'y a pas que Colmar qui est fleurie. La demande de la ville peut entraîner un effet boule de neige dans les autres communes du département, comme les villages de la route des vins.

C'est par exemple le cas à Eguisheim, où le maire Claude Centlivre compte demander une dérogation le lundi 8 août : "A la fin du mois, nous avons la 60e fête des vignerons. On se voit mal accueillir les invités avec toutes nos fleurs fanées. Surtout que ça représente un budget ! Avec cette interdiction, on laisserait tout filer. Nous allons réfléchir à une sorte d'entre-deux dès lundi", promet l'édile.

Il ne faut pas tomber dans la radicalité.

Jean-Louis Christ

Maire de Ribeauvillé

Même son de cloche à Ribeauvillé. Jean-Louis Christ, le maire, plaide pour des mesures plus souples : "Nous avons encore des réserves d'eau, il ne faut pas tomber dans la radicalité et ne pas oublier que l'argent mis là-dedans, c'est énorme. La mesure doit être adaptée aux communes. Surtout que l'arrosage est toujours permis pour le maïs, ou même dans des golfs."

Pour le moment, la préfecture du Haut-Rhin n'a pas encore donné suite à la demande de dérogation de la ville de Colmar.

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