Ouvert pour la première en 1993, le musée du jouet de Colmar n'a pas fini de nous surprendre. Pour sa nouvelle exposition temporaire "Jouer est un art : les réserves se dévoilent", des objets méconnus voire jamais dévoilés sont accessibles à tous.
Alors que les vacances scolaires approchent, les enfants vont pouvoir en profiter pour faire un tour à Colmar. Le musée du jouet de la Ville propose, dès ce 19 octobre, une exposition temporaire nommée "Jouer est un art, les réserves se dévoilent". Des jeux insolites, voire totalement méconnus y sont présentés au public.
Dans son arrière-boutique, le lieu possède une multitude d'objets qui n'ont pas été répertoriés. Alice Faroche, chargée d'inventaire fait partie de l'équipe du musée depuis maintenant trois ans. Avec sa collègue, elles ont travaillé ensemble pour enrichir les fiches inventaires de plusieurs objets laissés sous la poussière. "C'est un vrai travail de Sherlock Holmes", affirme Alice.
Après les avoir rangé à nouveau en réserve, les deux employées ont finalement pris la décision d'en faire profiter les visiteurs : "Un des meilleurs moyens de les faire découvrir aux visiteurs c'est de les exposer", explique-t-elle. Au total, ce sont plus de 200 jouets qui sont exposés dans ce musée aménagé dans un ancien cinéma de quartier il y a maintenant près de 30 ans.
Les curieux peuvent ainsi s'immiscer dans un parcours ludique construit autour de neuf domaines dont l'architecture, la sculpture, les jeux vidéo, la BD ou encore le cinéma. L'intérêt de l'exposition est d'éveiller "le côté artistique chez l'enfant", selon Alice.
Au sein de l'exposition, voici cinq objets jamais exposés dont les informations proviennent de la chargée d'inventaire :
Fantascope
Conçu en 1838 en Angleterre à partir de carton, papier et tissu, le phénakistiscope est un jouet optique qui repose sur l'illusion. Avant même l'existence du cinéma, le joueur peut observer une scène en mouvement à partir d'une suite d'images fixes qui diffèrent les unes des autres. Lorsque le disque tourne, le participant doit cligner rapidement des yeux. Ainsi, il pourra apercevoir un mouvement de ces illustrations.
Poupée dite Jumeau triste
Faite de porcelaine, cette poupée nommée "Jumeau triste" a été créée par Albert Ernest Carrier-Belleteuse. Ce dernier était un élève de l'incontournable sculpteur du XIXème siècle, Auguste Rodin. C'est en s'inspirant d'une toile représentant Henri de Navarre, le futur roi Henri IV alors âgé de quatre ans, qu'il a pu concevoir le moule du jouet entre 1887 et 1891.
Les fleurs animées
L'ouvrage nommé "Les fleurs animées" du caricaturiste Granville est publié pour la première fois en 1930. Les contes qui y sont relatés sont inspirés exclusivement par des fleurs. De nombreuses adaptations ont été réalisées, dont ce jeu qui permet d'animer les personnages et les danseuses de ballet contenus dans le livre.
Maison de poupée
L'entreprise suédoise Lundby, créée en 1945, a été la première à vendre des maisons de poupées à une échelle de 1/16 avec un système d'éclairage électrique. Le modèle "Gotenbourg" exposé au musée reste la série la plus célèbre et a été conçu entre 1974 et 1980. La décoration et le mobilier, que vous pouvez observer sur cette photographie, sont typiques de leur époque.
Jean-Pierre imprimeur
Fabriqué en France aux alentours de 1950, ce jouet a été conçu, semble-t-il, pour les enfants patients. En effet, pour réussir à imprimer sur papier, ils doivent construire chaque phrase à l'envers avec des lettres de plomb. Il faut ensuite insérer ces dernières dans une réglette et tamponner l'encre sur une feuille.
Pour les passionnés et les curieux, le reste de la collection est à découvrir au Musée du jouet de Colmar jusqu'au 1er octobre 2023. Autant dire que chacun pourra scruter un à un ces jeux exposés pour la première fois.