Haut-Rhin : polémique autour du sort des chats errants à Wintzenheim

La présence de chats sauvages, répartis sur deux terrains à Wintzenheim (Haut-Rhin), n'est plus du goût de tout le monde. La mairie a pris un arrêté contre la divagation des animaux sur son ban communal. La SPA de Colmar, qui prend soin de ces animaux, rappelle qu'ils sont protégés par la loi.

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Les chats sauvages ne sont plus les bienvenus à Wintzenheim (Haut-Rhin). Tranquilles dans leur repaire de chats, ils prospèrent – mais jusqu’à quand ? - sur deux sites.

L’un est situé derrière le supermarché Auchan, sur un terrain en friche depuis quatre ans. L’autre au bout de la rue Albert Schweitzer, un terrain privé adossé à la colline, envahi par la végétation (voir sur la carte ci-dessous).
 


La plupart de ces chats sont des animaux délaissés, revenus à l’état sauvage. Pour autant, ils ne sont pas complètement livrés à eux-mêmes. Des riverains les nourrissent, s’inquiètent pour certains de leur santé. Du côté de la rue Albert Schweitzer, une habitante est même devenue nourrisseuse "officielle" de la SPA.
 

Un arrêté anti-divagation

Tout allait bien dans le meilleur des mondes des chats jusqu’à ce que des voix se fassent entendre pour y mettre un terme. Du côté de la mairie, on informe que les animaux domestiques, chats, chiens et autres, retrouvés en état de divagation seront capturés et transportés à la SPA. Un arrêté a été pris en ce sens tout récemment.

Des riverains se seraient plaints des nuisances causées par les chats : le bruit et les odeurs ne seraient pas du goût de tout le monde. Le débât enflamme les esprits, comme on peut le constater à la lecture des nombreux commentaires suscités par le post de la mairie sur sa page Facebook (voir ci-dessous).

 


Face à ce qui ressemble à un tollé général, la ville de Wintzenheim met les choses au point et rappelle que : 

  • Cet arrêté est en vigueur depuis 1994 sur le ban communal, donc bien antérieur à l’ancienneté de la municipalité en place.
  • Il a simplement dû être mis à jour en raison du changement de monnaie, des francs en euros, survenu en 2001.
  • De plus, l’obligation de tenir son chien en laisse en forêt relève du code rural et est en vigueur depuis 1989.

 

"La règlementation en place ne date donc pas d’hier. La mise à jour de l’arrêté permet juste de rappeler ces règles de bien-vivre ensemble à tous", conclut la ville dans sa réponse aux commentaires.

Le maire de la commune, Serge Nicole, rappelle que la SPA, association subventionnée par Colmar Agglomération, doit assumer sa fonction. "Je comprends qu'ils ne peuvent pas s'occuper de tous les chats parce qu'ils sont submergés. Pour l'instant je ne peux rien faire d'autre que de demander aux propriétaires d'animaux domestiques d'être plus responsables."
 


Chat sauvage, chat libre

Du côté de la SPA, on fait comprendre à la ville que les chats errants, définis comme chats domestiques sans maître retournés à l’état sauvage, ont des droits. La loi du 6 janvier 1999 leur a accordé le statut de "chat libre", statut qui oblige les communes à les faire stériliser, les identifier puis les relâcher sur les lieux où ils ont été capturés.

C'est exactement ce à quoi dit s'affairer Nathalie Zimmermann, responsable de la fourrière à la SPA de Colmar, depuis plusieurs années. "On stérilise tous les chats, mâles et femelles, on les identifie, puis on les relâche sur place parce que les chats sauvages ont leurs habitudes. Il est très difficile de les déraciner, très souvent ils essaient de retourner là d'où ils viennent." Les chats adoptables sont remis à des familles d'accueil quand c'est possible, les autres retournent à leur lieu de vie. 

Ne pas les laisser proliférer et les laisser tranquilles semble un bon compromis au final pour tout le monde, l'espérance de vie d'un chat sauvage ne dépassant pas cinq ans. Et d'autant, rappelle Nathalie Zimmermann, que laisser un animal domestique mourir de faim est puni par la loi.
 

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