Il amène du gin à 3600 mètres d'altitude dans un refuge alpin pour le vieillir et le bonifier

Amener 35 litres de gin, contenus dans deux amphores, sur la terrasse d'un refuge alpin perché à 3 600 mètres pour le faire vieillir, c'est le pari un peu fou du distillateur colmarien, Baptiste Kirchhoffer. L'objectif est de libérer les arômes et le caractère de l'alcool.

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Baptiste Kirchhoffer, le créateur de la distillerie Officine à Colmar aime les défis originaux. Le dernier en date est l'aboutissement d'un rêve un peu fou : amener 35 litres de gin sur les hauteurs alpines dans un décor de glaciers et de neige éternelle, histoire de voir comment l'alcool vieillira. "Très bien, espère-t-il, cela devrait libérer les arômes et le bonifier", c'est du moins le but de l'expérience.

Direction donc le refuge des Cosmiques à plus de 3 600 mètres d'altitude dans le massif du Mont-Blanc, un week-end de la mi-mai. Pour s'y rendre il faut emprunter le téléphérique qui part de la vallée puis continuer à pied depuis l'aiguille du Midi. Des conditions sportives mais cela fait partie du défi pour lui et ses trois compagnons embarqués dans l'aventure. "Il y a un passage un peu technique qui nécessite du matériel d'alpinisme. On avait en plus deux amphores contenant 17,5 litres de gin chacune à transporter sur le dos. Le but était aussi de se surpasser", confie Baptiste Kirchhoffer.

Le bon air de la montagne

Les deux amphores en terre cuite ont été déposées sur la terrasse du refuge où elles passeront tout l'été. "On les a mises à l'ombre pour éviter les écarts de température trop importants." Ne reste plus alors aux conditions de haute montagne qu'à faire leur travail, explique Baptiste Kirchhoffer. "À cette altitude la pression atmosphérique diminue, ce qui favorise l'oxygénation du gin et la combinaison de ses arômes. Les amphores vont préserver la pureté de l'alcool, contrairement aux barriques qui apportent du boisé. Bref, on va faire respirer au gin le bon air de la montagne."

Un bon air magnifié par les amphores fabriquées dans les règles de l'art par un artisan céramiste basé à Gewenheim dans le Haut-Rhin. "Par leur microporosité, elles vont favoriser l'échange en oxygène et apporter une note patinée très légère". Perchées sur leur promontoire, aux premières loges, les amphores vont aussi faire profiter du paysage le précieux liquide qu'elles contiennent. "C'est un panorama fabuleux, éclairé le matin par un lever de soleil unique." Le rêve. 

Une expérience unique

Bien que la méthode, empirique, n'ait aucune garantie de résultat, Baptiste Kirchhoffer y croit. "C'est une expérience qu'il faut tenter, ne serait-ce que pour voir par curiosité ce qu'elle va donner. Des vignerons envoient bien leur moût en haute montagne, pourquoi ne pas le faire avec des spiritueux ?" L'espoir est d'amener un petit plus au gin, en rondeur, en minéralité et en harmonie gustative. 

La réponse tombera en septembre quand les amphores seront ramenées à la distillerie de Colmar. Une dégustation à l'aveugle sera organisée avec des sommeliers. "On pourra comparer les gins de la même cuvée, entre celui qui est resté sur place et celui qui revient de la montagne."

Mais au-delà des résultats concrets attendus, le retour de l'expérience ne peut être que positif estime le distillateur expérimentateur. "Il y a aussi la valorisation du travail du céramiste qui a fait de très belles pièces, la richesse des échanges avec les gardiennes du refuge avec qui on a passé un excellent week-end et le défi partagé entre copains. Finalement, avec ce gin c'est une histoire que je raconte, que je veux partager. Le but est aussi de faire rêver les gens."

Des projets, Baptiste Kirchhoffer en a tous les jours. Il a déjà envoyé dans la stratosphère de petites fioles de gin au moyen d'un ballon gonflé à l'hélium. "C'était un rêve de gamin." Il a aussi immergé au fond de l'Océan Atlantique des bouteilles pendant une année. Il pense déjà au prochain défi. Après la montagne et son air pur pourquoi pas celui d'une grotte aux conditions si particulières ?

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