Après 30 ans de gestion, l'association locale pour la promotion des sports de glace devra laisser la gestion de la patinoire de Colmar au profit du groupement privé Prestalis/Helios. Le passage de flambeau sera effectif au 1er janvier 2025. Une triste décision pour son président.
Dans le hall d'entrée de la patinoire de Colmar, un tout petit cercueil en bois clair accueille les visiteurs en ce début décembre. Sur son couvercle, une inscription au feutre noir a été tracée : Association pour la promotion des sports de glace (APSG), 2003-2024. Symbole de la fin d’une époque.
Ce drôle d'objet a été installé car cette association locale et historique vient de perdre la responsabilité de la patinoire, après 30 ans de gestion. La décision a été actée à l’unanimité lors du conseil municipal de la Ville, lundi 9 décembre au soir.
Pour son président, Patrick Wettly, la décision est difficile à encaisser. "Je réagis avec beaucoup de tristesse, de désolation, voire même de consternation dans la mesure où cette patinoire jusque-là était très bien gérée, surtout grâce à un personnel dévoué, engagé et solidaire, qui n'a pas compté ses heures pour que cette patinoire puisse offrir de la qualité à ses usagers."
Une délégation de service public
Le repreneur est le groupement privé Prestalis/Helios, et sa gestion sera effective à partir du 1er janvier prochain. Le premier est un opérateur national qui gère déjà une quarantaine de piscines et autres lieux sportifs en France, le second est canadien et spécialisé dans les patinoires.
"C'est simplement l'application de la réglementation dans le cas d'une délégation de service public", explique Éric Straumann, maire de Colmar. "Un jury est constitué et va apprécier les différentes candidatures et mettre des notes, les classer, et au classement c'est un autre concédant ou exploitant qui est sorti".
"Dans ce genre de procédures, il y a toujours le risque qu'un candidat soit mieux placé au regard de critères tout à fait objectifs", défend le maire au micro de nos équipes.
C'est d'ailleurs ce que la commission d'appel d'offre nous a reproché : nous ne prenions pas assez de risques sur le plan financier
Patrick Wettly
Président de l'APSG
Mais ce n'est pas tout à fait l'avis de l'APSG, qui considère que les critères du jury lui étaient défavorables. "Nous avons présenté un dossier, le meilleur qu'on ait pu présenter mais avec des options financières sur lesquelles moi en tant que président je ne pouvais pas m'engager, sauf à prendre des risques absolument incongrus", regrette Patrick Wettly.
"C'est d'ailleurs ce que la commission d'appel d’offres nous a reproché : nous ne prenions pas assez de risques sur le plan financier". Difficile pour l'APSG de jouer sur le même tableau que de gros prestataires privés.
Mandaté pour cinq ans, le nouveau concessionnaire de la patinoire promet de nouvelles offres d'abonnements, un écran géant pour les animations et toute une programmation d'évènements.