Témoignage. Régularisation refusée, expulsion prochaine : elle est en grève de la faim pour un titre de séjour

Publié le Écrit par Toky Nirhy-Lanto
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Audrey et Mohamed vivent tous les deux dans la région de Ribeauvillé, dans le Haut-Rhin. Ils sont mariés depuis trois ans. Mohamed est arrivé en France en 2012, il a demandé deux fois un titre de séjour. Un document refusé deux fois : sa femme est aujourd'hui en grève de la faim, pour que la préfecture change d'avis.

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Trois ans de mariage, deux titres de séjour refusés et une grève de la faim. Audrey, 42 ans, en a assez. Cette habitante de la région de Ribeauvillé (Haut-Rhin)* demande que son mari, Mohamed, 43 ans, obtienne son document pour pouvoir vivre en France légalement.

Elle ne s'alimente plus depuis le lundi 13 novembre. Objectif : attirer l'attention des services de la préfecture et du tribunal administratif. D'après Audrey, la préfecture indique que "le mariage est trop récent", ce qui ne suffirait pas à prouver les liens de Mohamed, avec le territoire français.

L'habitante du Haut-Rhin ne compte pas lâcher. Elle réclame le réexamen du dossier de son mari. Témoignage.

Une colère depuis 2021

"On a fait la deuxième demande de titre de séjour de conjoint français, en mai dernier. Elle s'est soldée par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), le 3 juillet. Depuis le 24 octobre, on a trois ans de mariage : pourtant la préfecture nous dit que notre mariage est trop récent. Le 30 novembre prochain, on a rendez-vous à la préfecture pour qu'ils l'assignent à résidence et le renvoient dans son pays d'origine", s'indigne Audrey. Le tribunal administratif confirme la décision de la préfecture, dans la foulée.

Son indignation se fait plus forte, d'autant que Mohamed avait déjà déposé un dossier en préfecture. Sans réponse favorable : "Après six mois de mariage, en avril 2021, on a déposé une première demande de conjoint de Français. La préfecture avait délivré une obligation de quitter le territoire français, avec six mois d'assignation à résidence." Audrey rappelle que les services locaux de l'Etat lui avaient déjà opposé un "mariage trop récent". À l'époque, les juges administratifs n'avaient déjà pas fait droit à la demande de Mohamed.

Des garanties d'intégration

La quadragénaire, mère d'un adolescent de 16 ans issu d'un premier mariage, est remontée contre les services de l'Etat. "Mohamed n'aurait pas de liens assez fort avec mon fils, alors que ce n'est pas du tout le cas. Il est en France depuis 2012. Nous avons les preuves de sa résidence sur le territoire depuis 2014. Cela va faire 10 ans qu'il est présent ici. Le tribunal nous a tout de même reprochés de n'avoir pas assez de preuves (comme des ordonnances ou des factures) pour l'année 2014, car il n'y en a qu'une", relate-t-elle.

Cette employée dans le "conditionnement", qui emballe des pièces de quincaillerie, ne sait plus que faire. D'après elle, Mohamed présente des garanties d'intégration. "Il a une promesse d'embauche, dans un métier en tension. Il doit être embauché comme manœuvre dans les bâtiments et travaux publics (BTP)", s'attriste-t-elle. D'où ce cri du cœur : "Depuis qu'on est ensemble, on est fusionnels. On n'a jamais été séparés. Il faut que cette demande de titre de séjour soit réexaminée, qu'on ne l'expulse pas."

Contactée par France 3 Alsace, la préfecture du Haut-Rhin reconnaît avoir connaissance de ce dossier. Ce lundi 20 novembre, elle ne s'est toujours pas exprimée à ce sujet.

* Le lieu exact n'a pas été précisé, à la demande de notre témoin

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