Des panneaux photovoltaïques qui suivent la courbe du soleil installés pour la première fois dans un Ehpad

Ils ne passent pas inaperçus dans la commune de Richwiller (Haut-Rhin): trois trackers solaires alimentent en électricité l'Ehpad Le Village depuis fin novembre. Un choix audacieux de la Mutualité française Alsace gestionnaire de l'établissement pour personnes âgées.

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L’Ehpad de Richwiller (Haut-Rhin) sait se distinguer. Premier (et seul) Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de France à détenir la certification Haute qualité environnementale (HQE), il est aussi le premier à s’être équipé de trackers solaires pour produire sa propre électricité.

Et l’équipement ne passe pas inaperçu au "Village" (c’est son nom), géré par la Mutualité française Alsace (MFA). Autour de l’établissement de plain-pied, trois mâts en béton portent des panneaux photovoltaïques sur des supports de 120 mètres carrés.

De grandes plaques qui suivent la courbe du soleil. Des "trackers" qui permettent de produire de l'électricité de façon régulière tout au long de la journée.

On a pas mal de toitures, mais le délai était long pour l’installation de panneaux photovoltaïques, alors j’ai cherché une solution alternative.

Jean Voegele, directeur technique à la Mutualité française Alsace

A l’origine de cette idée innovante, Jean Voegele, directeur technique à la MFA. "On a commencé la réflexion fin 2021 parce qu’on avait déjà des projections d’augmentation du coût de l’énergie", raconte l’ingénieur.

"On a pas mal de toitures, mais le délai était long pour l’installation de panneaux photovoltaïques et il aurait fallu assurer des travaux de renforcement des structures. Alors j’ai cherché une solution alternative et je suis tombé sur cette entreprise française basée en Bourgogne."

L’entreprise s’appelle Thalie (du groupe EN’GO). Située près de Mâcon, elle est submergée de demandes depuis la rentrée de septembre. Ses trackers solaires ont la cote. "On ne peut pas répondre à toutes les demandes", assure le chef de projet Théo Gouin.

"L’Ehpad de Richwiller est notre premier client qui soit un établissement de santé. Jusque-là ce sont surtout des agriculteurs qui nous sollicitaient. On a décidé d’aller jusqu’en Alsace parce que l’enjeu nous semblait intéressant : les trackers solaires, c’est ce qui manquait pour finaliser le projet de ce bâtiment déjà labellisé HQE."

Le chantier d’installation a duré 15 jours. Suivi quotidiennement par quelques résidents curieux et intéressés par ce nouvel équipement. Il avait de quoi intriguer.

"Au tout début quand on a informé les familles et les résidents avec des photos, la réaction était plutôt de dire que c'était c’est moche !", s’amuse la directrice de l’établissement Christine Oubry.

Aujourd’hui pourtant, tout le monde trouve que ça ne choque pas, que ça s’accorde bien avec le bâtiment moderne. "Parfois des personnes se garent en dessous et ne s’en rendent même pas compte. Pourtant on ne voit que ça !"

Une production électrique en autoconsommation

Ce qui est sûr, c’est que le projet a créé de l’émulation dans l’établissement. "Les familles nous félicitent d’avoir trouvé une solution pour parer aux coûts de l’énergie. Et les salariés sont contents d’évoluer sur un site innovant."

Et puis l’installation des trackers a répondu à l’inquiétude des résidents de l’Ehpad. "Ils regardent les informations à la télévision et sont inquiets. Ils se soucient des problèmes économiques. Ne comprennent pas pourquoi des lumières restent allumées la nuit dans les couloirs alors que c’est une obligation pour des raisons de sécurité. Ces panneaux les rassurent", affirme la directrice.

Le système des trackers solaires à Richwiller repose sur le principe de l’autoconsommation. "C’est notre stratégie", explique Jean Voegele. "Nous consommons notre propre électricité en priorité. Elle sera complétée par l’énergie du réseau. Et en cas de pics de surproduction, nous revendons le surplus."

Une résidente observe un des mâts depuis sa fenêtre tous les matins. Elle sait qu’il se met en route à 8 heures pour se positionner vers l’est. C’est devenu un rituel."

Christine Oudin, directrice de l'Ehpad Le Village

Les trois trackers ont été calibrés pour l’établissement. Ils vont produire 150.000 kWh/an, l’équivalent de la consommation annuelle de 80 Français, et devraient couvrir plus de 40 % des consommations annuelles de l’Ehpad.

Le tout basé sur un contrat de location de 10 ans qui inclut la maintenance des installations. Pour une somme qui ne nous a pas été communiquée.

Les trackers sont sous haute surveillance : "Une résidente observe un des mâts depuis sa fenêtre tous les matins. Elle sait qu’il se met en route à 8 heures pour se positionner vers l’est. C’est devenu un rituel. Ça a l’air de lui plaire !", raconte la directrice.

L’Ehpad Le Village suscite de la curiosité. "On sait qu’on va avoir beaucoup de visites dans les prochains temps !"

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