La décision ce mardi matin d'EDF d'accepter le montant de l'indemnisation de l'Etat est un pas symbolique vers la fermeture de la centrale de Fessenheim. Mais cette fermeture est encore loin d'être actée. Comment les élus locaux et la classe politique ont-ils réagi à cette décision ?
C’est une décision importante dans le dossier Fessenheim mais qui ne garantit pas encore la fermeture de la centrale dans les prochains mois.
La décision du conseil d’administration de valider le plan d’indemnisation de l’Etat ce mardi matin est un pas de plus franchi vers le démantèlement de la plus vieille centrale nucléaire de l’hexagone, mais un pas encore mal assuré.
Argument de campagne du candidat François Hollande en 2012, ce dossier qui traîne depuis le début du quinquennat, risque donc de ne pas être bouclé avant le premier tour de l’élection présidentielle.
Du côté du gouvernement, la ministre de l’environnement Ségolène Royal salue "la décision équilibrée du conseil d'administration d'EDF qui va permettre de nouveaux investissements industriels franco-allemands sur le territoire du Haut-Rhin", selon des propos rapportés à l'AFP.
"Elle va permettre le maintien de l'emploi et la mutation du site puisque de toute façon, l'autorisation de fonctionner de Fessenheim n'était valide que jusqu'au 31 décembre 2022", a-t-elle ajouté.
Parmi les pistes de reconversion du site, la ministre a évoqué l'éventuelle installation d'une usine de voitures électriques Tesla, un projet d'usine de batteries de troisième génération ou encore la création d'un site pilote de démantèlement de centrales.
Du côté des écologistes, Yannick Jadot, qui était en visite à Fessenheim la semaine dernière, a salué sur Twitter "un vote de bon sens et de sécurité", ajoutant que le groupe EDF devait maintenant "garantir l'accompagnement des salariés et s'orienter enfin vers les énergies renouvelables".
#fessenheim : un vote de bon sens et de sécurité. #edf doit garantir l'accompagnement des salariés & s'orienter enfin vers les renouvelables
— Yannick Jadot (@yjadot) 24 janvier 2017
Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise, a réagi sur Twitter en affirmant que la sortie du nucléaire est un objectif clair, pour permettre une transition "vers le 100% énergie renouvelable."
Il faut sortir du #nucléaire et passer au 100% renouvelable - #Fessenheim - https://t.co/zg51VeSFyA
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 24 janvier 2017
Eric Straumann, député du Haut-Rhin (LR) et président du conseil départemental a quant à lui dénoncé dans un communiqué "un accord précipité", qui ne prévoit "aucune compensation pour le territoire concerné".
Philippe Richert, président du conseil régional (LR) du Grand Est, a quant à lui fait part de sa consternation dans un communiqué. Il regrette "l’acharnement politique qui conduit à prendre cette décision d’arrêt sans aucun projet effectif pour le territoire".
Pour le maire de la commune de Fessenheim, Claude Brender (sans étiquette), joint par téléphone, "il y a une sorte de double-lecture, d’un côté on valide le montant financier de l’indemnisation, et d’un autre côté on reporte à une date ultérieure. Il n’y a donc rien d’irréversible aujourd’hui".
Pour le maire de la commune, qui ne cache pas son soutien à François Fillon, "le salut viendra de la prochaine élection présidentielle".
Marine Le Pen a quant à elle dénoncé dans un communiqué "un accord électoral vieux de 5 ans entre le Parti socialiste et les Verts" et "un coup dur pour l’emploi et le tissu économique local". La candidate du Front national a prévenu qu’elle reviendrait sur cette fermeture si elle était élue.
« #Fessenheim : une fermeture absurde » | Mon communiqué de presse : https://t.co/ZJxO13tHUb
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 24 janvier 2017