Les antinucléaires alsaciens ont écrit à François Hollande, à la chancelière allemande, Angela Merkel, et au président du Parlement européen Martin Schulz pour leur demander de "fermer" la centrale de Fessenheim et plusieurs sites en Europe, à la veille de leur rencontre à Strasbourg. (AFP)
"L'accident nucléaire grave est toujours possible", estiment plusieurs associations dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants français, allemand et européen avant leur entrevue prévue dimanche à Strasbourg. Le courrier est signé par les associations Stop Fessenheim, Stop Transports-Halte
au nucléaire, Alsace Nature, le "Comité pour la sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin" (CSFR) et par un collectif de citoyens. Les antinucléaires soulignent que la question des réfugiés, qui sera au menu des discussions dimanche entre M. Hollande, Mme Merkel et M. Schulz, ne doit pas occulter les fermetures des sites nucléaires européens.
Hormis Fessenheim (Haut-Rhin), les militants demandent aux trois dirigeants d'arrêter "définitivement et tout de suite" les sites nucléaires de Doel et de Tihange (Belgique), et ceux de Beznau et Mühleberg (Suisse). "Ces sites ne sont pas un problème national mais européen... au moins aussi grave que celui, actuel, des réfugié(e)s", écrivent-ils. Les associations rappellent à François Hollande sa promesse de campagne de fermer Fessenheim "avant les élections du printemps 2017", dénonçant "l'immobilisme" sur ce sujet qui "montre une fois encore que le lobby nucléaire est un poids et un
frein énormes pour notre pays".
Le président avait reconnu, dans un entretien publié en septembre, que Fessenheim ne fermerait pas en 2016, confirmant l'abandon de sa promesse de 2012. Dans une lettre ultérieure, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, avait cependant demandé à EDF d'entamer la procédure de fermeture de Fessenheim d'ici à "la fin juin 2016". L"Allemagne, qui "vit sous la menace de cette vieille et dangereuse centrale nucléaire construite à sa frontière, a son mot à dire", rappellent les associations en s'adressant directement à Mme Merkel Elles demandent aussi à M. Schulz de tourner le dos à la "vision du vieux traité nucléophile et poussiéreux d'Euratom", au profit des intérêts des "populations directement menacées".
L'arrêt définitif des deux réacteurs de Fessenheim, les plus vieux encore en activité en France, est réclamée de longue date par les militants antinucléaires.