La Première guerre crée une activité postale sans précédent. Chaque division a son bureau de poste. L’armée, qu’elle soit française ou allemande, fait tout pour favoriser les correspondances mais aussi les contrôler. La carte postale a tous les avantages : la rédaction en est rapide, son tri facile et son contenu lisible de tous.
Dans la Petite Alsace française comme dans le reste de la région restée allemande ce sont des milliers de cartes qui circulent tous les jours…
En ce début du 20ème siècle, l’instruction généralisée avec l’école obligatoire démocratise l’usage de la correspondance et grâce à la franchise militaire, cette correspondance avec le Front, en plus, est gratuite. La distribution de cartes postales aux soldats permet de contrôler et cadrer le contenu… pas trop long, le combattant ne peut ainsi trop s’épancher !
Les contrôles sont encore plus présents en Alsace : du nord au sud de la partie allemande de la région, pas moins de 6 centres de contrôle postal (Post-Kontrolle) sont mis en place par les autorités impériales. Dans celui de Colmar par exemple, une cinquantaine de lecteurs est employée. Des lecteurs qui prennent au hasard des courriers, mais qui doivent également lire les lettres de certaines personnes en particulier.
Mais à partir de 1917, le front alsacien, considéré comme secondaire par les autorités militaires allemandes, en subit deux conséquences : le ravitaillement en nourriture et le transport du courrier deviennent de plus en plus compliqués. Le moral des soldats au front s’en ressent immédiatement, car en temps de guerre, écrire c’est garder un contact avec l’arrière, avec la vie d’avant. Ecrire c’est rester vivant…
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