Pendant toute la durée de la Grande Guerre, 12 villages alsaciens du Sundgau adossés à la frontière suisse sont isolés du reste de la région. Pour se rendre dans ces villages, il faut passer la barrière électrifiée, une triple clôture véritable frontière infranchissable sur 45 kilomètres.
Dès les premiers mois du conflit, l’état-major allemand craignant les désertions alsaciennes, fait ériger une première clôture composée de fils de fer barbelés.
Les craintes de l’état-major sont d’ailleurs fondées car effectivement les désertions se multiplient à coups de cisaille dans les fils barbelés.
Une triple clôture électrifiée de 3 mètres de haut
A partir de l’automne 1916, les allemands installent une seconde clôture et surtout une troisième de près de 3 mètres de haut, cette fois-ci électrifiée avec une forte intensité.9 points de passage avec guérites sont aménagés pour que les habitants autorisés puissent se rendre dans l’un des 12 villages isolés dans cette zone frontière.
Sources archives : collection privée M. Buecher
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©France 3
Le drame de la barrière électrifiée
La barrière électrifiée remplira parfaitement sa mission, causant la mort de 7 soldats, 3 alsaciens et 4 prisonniers de guerre, qui ont tous tenté de déserter en Suisse.Mais la barrière fera aussi une victime civile, Philomène Schwaller, 68 ans, est retrouvée sans vie électrocutée, une main sur le portillon.
La barrière ne devait plus être sous tension. Le drame s’est passé le 13 novembre 1918, 2 jours après la signature de l’Armistice.