Emile Wetterlé ou l’abbé Wetterlé est un drôle de personnage : si l’habit le fait bien prêtre, il semble plus préoccupé de politique que de religion.
Après des études de théologie et de philosophie qui le mènent dans toute l’Europe, le jeune colmarien de naissance est nommé vicaire… mais c’est dans la politique qu’il fait carrière. Parfaitement germanophone mais pas vraiment germanophile, il rejoint la France dès 1914 mais avec une seule ambition en tête, donner son autonomie à l’Alsace…
La soutane dans les salons politiques
A peine nommé, le jeune vicaire Emile Wetterlé délaisse sans états d’âme sa paroisse ouvrière de Mulhouse pour fréquenter beaucoup plus volontiers les salons et les milieux politiques. Il se lance même dans le journalisme et crée un quotidien, le Journal de Colmar, où il répand ses idées autonomistes. Bien qu’il ait grandi à l’école allemande, l’abbé Wetterlé manie également parfaitement la langue française. Une double culture qui ne fait que rendre encore plus mystérieux le personnage.
Source archives :
- Collection privée Musée Hansi
- Pathé Gaumont
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©France 3
Premier mandat au Reichstag
Dès 1897, l’abbé Wetterlé se fait élire conseiller général dans le canton de Colmar. Mais son ambition ne s’arrête pas là et un an plus tard, il est élu député au Reichstag - un fauteuil qu’il occupe pendant 16 ans, dans les rangs des autonomistes.Il bataille alors avec ses camarades pour que l’Alsace soit reconnue dans sa spécificité comme les autres Länder, mais en vain. C’est alors du côté de Paris qu’il trouve des appuis et installe sa notoriété dans la bourgeoise alsacienne…
Au parlement français
Alors que son opposition à l’Allemagne est de plus en plus nette, comme son ami Hansi l’abbé Wetterlé finit par quitter l’Alsace pour rejoindre la France au début du conflit. A la fin de la guerre, il poursuivra sa carrière politique et sera élu pour 5 ans à la chambre des députés français… Mais trop intransigeant, allergique à la discipline de parti, son attitude indépendante et très personnelle le poussera à renoncer à se représenter en 1924.Ni vraiment français, ni vraiment allemand, jusqu’à la fin de ses jours Emile Wetterlé se revendiquera avant tout alsacien.
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