Les joueurs de l'équipe de France de volley ramènent dans leurs valises la médaille d'or. Benjamin Toniutti, capitaine de l’équipe dévoile pour nous la vie d'un athlète dans les coulisses de la compétition.
Avec cinq médailles, les Alsaciens ramènent de Paris et de ces deux semaines de compétition olympique un butin plus qu'honorable. Du côté des sports collectifs, les volleyeurs emmenés par leur capitaine originaire de Pfastatt (Haut-Rhin), Benjamin Toniutti, ont décroché la médaille d'or. Pour la deuxième fois consécutive. Un exploit salué par un public chauffé à blanc dans la salle de l'Arena où se disputait le match contre la Pologne, samedi dernier.
Comment ces journées intenses ont été vécues de l'intérieur ? Benjamin Toniutti revient pour nous sur quelques anecdotes qui l'ont marqué. Tout de suite après le match, il est difficile de trouver un moment pour soi ou avec les coéquipiers, "En raison du protocole de la cérémonie qui suit. Il faut qu’on mette la tenue, on n'a pas de téléphone. Ensuite il y a les médias, le contrôle antidopage et enfin la rencontre avec le public au club France pour fêter ça avec eux. C’est le rituel".
Question rituel justement, depuis Tokyo, Benjamin confie en avoir adopté un avec l'équipe. Un rituel qui, apparemment, leur a porté chance. " À Tokyo il y avait toujours du monde autour des anneaux olympiques pour les photos. Nous, on n’a jamais eu le temps d’en faire et on a gagné. On s’est dit qu'à Paris, on n'en ferait pas non plus, on est restés dans nos chambres, concentrés, ça nous a réussis."
On a fait un shooting photo à la tour Eiffel et passé une dernière soirée ensemble
Benjamin ToniuttiVolleyeur
Il leur faut attendre la dernière journée, dimanche, pour trouver une occasion de s'extraire du village olympique et vivre quelques instants de relâchement, entre eux. "On a fait un shooting photo à la tour Eiffel et passé une dernière soirée ensemble pour profiter de ces moments".
Lundi matin, l'équipe se disperse après une dizaine de jours passée à Paris. Chacun rentre chez soi. "Pour moi c'est direction Sète où j'habite avec ma famille. Pfastatt j'y retourne de temps en temps pour voir mes parents". Sur la route, Benjamin emporte avec lui des souvenirs plein la tête. Des petits et des grands. Le contact avec le public, par exemple. "On a donné une belle image de la finale en étant disponible. On a partagé de bons moments avec tous ces gens qui voulaient nous rencontrer".
Les souvenirs aussi des premiers jours où chacun devait prendre ses marques. Y compris à la cantine. Au début le menu n'était pas à la hauteur des appétits athlétiques. "Le premier jour, on a senti que ce n’était pas calé mais au fur et à mesure de la compétition ça s'est arrangé. Finalement, on a toujours mangé à notre faim. Ils ont trouvé la parade, l’organisation était excellente".
Les gens te reconnaissent, les autres sportifs savent qui tu es
Benjamin Toniutti
Gravé dans sa mémoire également, le regard des autres. "Quand tu gagnes aux jeux olympiques, comme c’était déjà le cas à Tokyo, tu es vu différemment dans le village. Les gens te reconnaissent, les autres sportifs savent qui tu es. J'ai croisé Nikola Karabatic, il m’a lancé un salut Ben ça va ? Que le meilleur sportif, peut-être du siècle, en sport collectif, connaisse ton prénom c'est gratifiant".
Benjamin Toniutti va maintenant couper complètement les ponts deux semaines durant et profiter de sa famille qu'il n'a pas vue depuis longtemps. "J’ai dû voir ma femme et mes enfants quatre heures en un mois entre deux matches". Après quoi il repartira en Pologne pour préparer la saison à venir.