Au cœur d'une crise financière sans précédent, le Mulhouse Olympic Natation (MON) voit M2A lui exiger des garanties pour verser ses subventions. Ce vendredi 23 février, son président s'est défendu des accusations de l'agglomération, lors d'une conférence de presse.
Les relations n'ont jamais été aussi tendues entre l'agglomération de Mulhouse (M2A) et son club phare de natation, le MON. En proie à de lourdes difficultés économiques, le Mulhouse Olympic Natation risque la fermeture de son centre.
Le vice-président de l'agglomération, Daniel Bux, menace le club de ne plus l'aider financièrement, tant que toutes les "pièces justificatives" ne seraient pas fournies. De son côté, Franck Horter, à la tête du MON, dénonce une chasse à l'homme.
"Aujourd'hui, on se retrouve dans une situation où M2A est en passe de nous exclure du centre. C’est important de le rappeler, car on donne une mauvaise image du MON, comme un club qui profite de la situation. Dans les faits, le club a mis 10 ans à réunir les fonds et construire ce centre", explique l'ancien nageur olympique, lors d'une conférence de presse organisée ce vendredi 23 février.
"Pour tuer le chien, on dit qu'il a la galle"
En conviant plusieurs journalistes ce vendredi, Franck Horter souhaitait "rétablir la vérité" sur les accusations dont son club, le MON, fait l'objet. Il reproche dans un premier temps à Daniel Bux, successeur de Jean-Marie Bockel à la tête de M2A, son désintérêt progressif vis-à-vis du club de natation. "Il est le premier signataire de la convention entre le MON et M2A pour la gestion de l’équipement en 2011. Ça fait sourire quand en 2024 on vient demander une meilleure gestion en se positionnant comme un shérif."
Alors que des soucis de gestion des finances publiques sont reprochés au MON par la collectivité, Franck Horter explique qu'un autre modèle que le sien serait encore plus dommageable. "La reprise en régie totale du centre se traduirait par une augmentation des coûts extrêmement importante et ce serait l’impôt qui financerait ça." Il rappelle également que le MON dispose d'une masse salariale bien inférieure aux autres infrastructures mulhousiennes. "Seulement" dix salariés assurent le fonctionnement du centre sept jours sur sept.
Concernant les accusations de pièces justificatives non fournies, le président estime qu'il s'agit d'un faux débat. Il reconnaît que le rapport de commissaire aux comptes n'a pas été rendu à temps à l'agglomération de Mulhouse, mais cela ne serait pas le centre du problème."Pour tuer le chien, on dit qu’il a la galle", déclare-t-il. Franck Horter présente dans le même temps une clé USB à l'attention des journalistes présents devant lui. "Vous trouverez tous les documents qu'on nous demande à l'intérieur. Dire qu’on fait de la rétention d’information, c'est faux."
D'après le président du Mulhouse Olympic Natation, la collectivité n'a toujours pas payé ses subventions depuis 2021. Le montant est estimé à 1,8 million d'euros. "Je pense que l’on n'aura pas de problème à leur donner l’argent", glisse-t-il, un brin moqueur, alors que M2A impute au MON un impayé de 50 000 euros.