"C'est une mise en scène répugnante", une fausse plaque déposée par un groupuscule d’extrême droite dans un cimetière

Une fausse stèle en hommage "Aux enfants de France morts de l'immigration" a été installée dans la nécropole nationale de Mulhouse (Haut-Rhin) par la branche locale de l’organisation d’extrême droite l’Action française. Une plainte a été déposée. À gauche et droite de l’échiquier politique local, les élus s’indignent, mais la plaque est toujours là.

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La fausse stèle installée par le groupuscule d’extrême droite l’Action Française est toujours visible ce matin du 15 octobre 2024 à l’entrée du cimetière militaire des Vallons à Mulhouse (Haut-Rhin).  

Sur cette plaque fixée à des palettes en bois, une centaine de noms surmontés de l’inscription "Aux enfants de France morts de l’immigration". Parmi les noms, celui de Philippine, une jeune femme de 19 ans retrouvée morte fin septembre à Paris, ou encore ceux de Samuel Paty et Dominique Bernard, deux enseignants assassinés, victimes du terrorisme islamiste.

D’après le compte Facebook de l’Action Française Mulhouse, la plaque aurait été installée dimanche 13 octobre 2024, la veille de l’hommage national rendu aux deux enseignants.

Indignation générale

La gauche mulhousienne a immédiatement réagi en dénonçant, dans un communiqué, "une mise en scène des plus répugnantes" et "une instrumentalisation insupportable de nos morts". Le cimetière des Vallons est une nécropole nationale où reposent plus de 2000 dépouilles de soldats français et étrangers tués durant les deux conflits mondiaux.

Joseph Simeoni, conseiller municipal communiste, ne compte plus "les simulacres" organisés depuis un an par le groupuscule d’extrême droite à Mulhouse. Il avait déjà suscité un tollé en février dernier quand il avait rebaptisé des noms de rue pour célébrer à sa manière les 90 ans du 6 février 1934. Une journée tragique où une manifestation antiparlementaire réunissant des anciens combattants et des ligues d’extrême droite avait fait plusieurs morts.

Et l’élu de s’étonner que la plaque soit encore visible, là "où reposent tant des nôtres tombés pour défendre la liberté, l’égalité et la fraternité et parmi lesquels des soldats venus des colonies et qui méritent le plus grand des respects".

Une plainte déposée pour profanation

Même tonalité du côté des élus de droite du groupe majoritaire qui condamnent, dans un communiqué, "une instrumentalisation inacceptable de la mémoire et de la douleur des familles à des fins sectaires, contribuant à diffuser des messages de division et de haine".

La ville de Mulhouse réfléchit à porter plainte. "Le service juridique se penche sur la question" a-t-on appris du service de presse. Le député LFI du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes, lui, n'a pas attendu. Dans un communiqué publié sur X, il a annoncé déposer plainte, pour "profanation de monuments édifiés à la mémoire des morts".

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