Les comptes de l'Adapei-Papillons Blancs d’Alsace sont dans le rouge avec une perte annuelle de 3,5 millions depuis 4 ans. La direction de la structure, qui emploie des salariés en situation de handicap sur 11 sites en Alsace, a exposé son plan d'action pour tenter de redresser ses finances lors d'un point presse ce mardi 24 septembre 2024.
La direction de l'Adapei-Papillons Blancs d’Alsace (APBA) a tenu un point presse ce mardi 24 septembre depuis son siège à Brunstatt-Didenheim pour exposer sa situation financière. Le pôle travail de l'APBA, composé de 11 ESAT et 3 Entreprises Adaptées, perd 3,5 millions d'euros par an depuis 4 ans.
Après un état des lieux en juillet 2023 et des concertations avec les syndicats pour essayer de trouver des solutions pérennes, la direction définissait un nouveau plan. C'est le plan "Nouvel horizon 2027", signé le jeudi 5 septembre 2024 par la direction et trois organisations syndicales (la CFDT, FO et la CFE-CGC). Seule la CGT avait refusé de signer les accords mettant en cause une régression sociale inégalée.
Des économies drastiques
Le plan cherche à réaliser des économies en regroupant les activités sur un nombre de sites restreint. Tous les emplois seront préservés, assure la direction. "Sans ce plan, on aurait été obligé de prendre des mesures plus dures en termes de suppressions d'emploi. Le souhait pour nous est de préserver l'accompagnement de la totalité des personnes en situation de handicap en demandant un effort collectif à tout le monde", explique Pierre Tassetti, le directeur général de l'APBA.
Les 400 salariés du pôle travail, dont 150 en entreprise adaptée, sont concernés par ce plan. Mais à Wittenheim, une quinzaine de salariés s'est sentie plus affectée par ces mesures que les autres, notamment en raison de la perte de la prime d'équipe qu'ils sont les seuls à percevoir. À l'appel de la CGT, les salariés de Wiitenheim ont entamé un mouvement de grève dans les jours qui ont suivi la signature de l'accord. Le délégué de ce syndicat avait annoncé une perte de 150 euros par mois, ce que dément la direction. "Nous, on ne fait pas le même calcul. On arrive à un effort en moyenne plutôt de 50 euros". Pierre Tassetti se dit prêt à accompagner cet effort demandé en fonction des situations de chacun, mais, fait-il observer, "on a un enjeu qui dépasse le cas particulier".
Un même effort demandé à tous
Le site de Wittenheim devrait fermer quoi qu'il en soit d'ici juin 2025 au plus tard. La direction assure que son niveau d'activité, en baisse, ne justifie plus l'ensemble des investissements et des coûts de fonctionnement dont il bénéficie. Bischheim, dans le Bas-Rhin, est concerné aussi. Leur transfert d'activité se fera vers d'autres sites géographiquement proches.
Du côté des représentants syndicaux qui ont signé les accords, on affiche une position nettement différente de celle de la CGT. "Ces accords permettent de répondre aux enjeux de demain, notamment sur l'aménagement du temps de travail. Ce n'est pas toute l'association qui conteste ce plan de redressement", souligne Estelle Fischer, déléguée syndicale CFE-CGC.
"Nous avons conscience que les mesures annoncées suscitent des questions, voire des inquiétudes", déclare la direction. C'est pourquoi, un plan de communication est prévu pour expliquer à l'ensemble du personnel les grands axes du projet Nouvel horizon d'ici à la fin du mois de septembre. Des communications spécifiques sont prévues pour les travailleurs handicapés des ESAT, ainsi qu'à leurs familles.