Après un arrêt quasi total de son activité ces deux derniers mois en raison de la pandémie de coronavirus, l'Euroairport de Bâle-Mulhouse s'apprête à redémarrer avec la réouverture progressive des frontières. L'aéroport poursuit en parallèle son objectif de réduction des nuisances sonores nocturnes.
L'Euroairport de Bâle-Mulhouse s'apprête à sortir de sa torpeur. A la faveur de la réouverture prochaine des frontières européennes, prévue pour la mi-juin, l'aéroport va reprendre plusieurs liaisons aériennes. Mais la reprise ne pourra pas rattrapper le déficit accumulé pendant cette période d'arrêt: en avril et mai, le nombre de passagers a baissé de 99,8% par rapport à la même période de 2019 ; sur l'année 2020 l’aéroport s’attend à une baisse du nombre de passagers de l'ordre de 80% par rapport à 2019, soit 1,8 millions de passagers au lieu de 9,1 millions.
70 à 80 destinations en juillet
Même si la plupart des destinations européennes seront à nouveau accessibles d’ici la fin de l’année, le retour aux niveaux de trafic antérieurs à la crise n’est pas attendu avant fin 2023. C'est dire si l'aéroport est dans une situation tendue.
"Les choses sont en train de reprendre progressivement mais bien sûr il y a des incertitudes, notamment sur l'ouverture des frontières et le comportement des gens par rapport aux vacances. On va avoir entre 70 et 80 destinations au mois de juillet, alors que notre programme en prévoit d'habitude plus d'une centaine, avec une fréquence moindre que par le passé", explique Frédéric Velter, le directeur-adjoint de l'Euroairport.
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— EuroAirport (@euroairportcom) June 9, 2020
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Le plan de réduction des nuisances sonores ne fait pas l'unanimité
L'aéroport trinational poursuit par ailleurs ses objectifs de réduction des nuisances sonores nocturnes en déposant auprès de la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC) une demande d'interdiction des décollages entre 23h00 et minuit et une interdiction de vol pour certains avions (classés sous le chapitre trois en fonction du niveau de bruit) entre 22h00 et 06h00.
D'août 2019 à janvier 2020, plus de 90 parties prenantes en relation avec l'aéroport ont été concertées: des représentants des communes et collectivités, des cantons, des compagnies aériennes et des associations de riverains, dont l'ADRA, l'association de défense des riverains de l'aéroport de Bâle-Mulhouse. "Ce plan est inacceptable pour les riverains de l'aéroport. C'est une opération de green washing, on endort la population. Notre position n'a pas été prise en compte, à part quelques petites mesures mais déja proposées l'année dernière. Le repos nocturne n'est que partiel et le soir les retards seront permis", une occasion manquée pour Bruno Wollenschneider, le président de l'ADRA, alors que cette période de post-confinement aurait dû amener, selon lui, plus de réflexion. Une prochaine concertation aura lieu à l'automne prochain.
