Début octobre, l'incendie d'un immeuble faisait six victimes à Mulhouse. Une reconstitution des faits a débuté jeudi matin pour confronter la version de l'homme mis en examen avec les éléments techniques recueillis pendant l'enquête.
Outre un important dispositif policier, des dizaines de personnes se sont rassemblées ce jeudi matin rue Saint-Nazaire, à Mulhouse, dans une ambiance de recueillement. Les forces de l'ordre organisaient en présence du principal suspect une reconstitution des faits qui ont mené, début octobre, à la mort de six personnes dans l'incendie d'un immeuble du quartier de Bourtzwiller.
Le feu s'était déclaré un peu après 23h30, dans la nuit du 1er au 2 octobre dernier. À l'arrivée des secours, un dégagement de fumées toxiques envahissait l'ensemble de cinq étages. Si certains habitants avaient pu être évacués, notamment par les fenêtres, cinq personnes, dont quatre enfants âgés de 6 à 11 ans, avaient trouvé la mort. Une sixième victime décédait des suites de ses blessures quelques jours plus tard.
"Il faut que ce soit clos"
Arrêté après quelques heures seulement, un jeune homme de 28 ans aurait reconnu en garde à vue "avoir jeté un mégot de cigarette dans la cage d'escalier au niveau du sous-sol". Il résidait dans l'immeuble et était connu "pour des faits de dégradations par incendie", selon le procureur de la République de Mulhouse Dominique Alzeari.
Uguzhan Aksu, père de deux victimes, était présent ce jeudi sur les lieux du drame. « J’espère que ça va aller plus vite et qu’ils ne vont pas mettre trois ans à régler cette affaire, affirme-t-il. Si tout est avoué, s’il y a le coupable et les preuves, il faut que ce soit clos. Je veux dire : il y a quand même six décès, ce n’est pas un accident de voiture… »
La reconstitution de ce jeudi doit permettre de confronter les éléments techniques recueillis au cours de l'enquête avec la version du principal suspect. Ce dernier a été mis en examen pour "destruction volontaire par moyens dangereux ayant entraîné la mort, par moyens dangereux ayant entraîné une infirmité permanente et par moyens dangereux ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours".