Les maisons évolutives, ça vous parle ? Elles sont une réponse à la hausse des taux dans l'immobilier et du prix des matériaux. Elles essaiment en France, et c'est le cas par exemple dans le Haut-Rhin.
Imaginez une maison que l'on pourrait modifier, presque selon ses envies. C'est le concept des maisons évolutives, comme celle d'Élisa et de Valentin, à Richwiller (Haut-Rhin). Le couple de trentenaires a aimé l'idée, comme de plus en plus de personnes, en France.
Elle est moins chère à l'achat, et elle peut s'agrandir dans le temps. Des avantages pour les acquéreurs, mais aussi les constructeurs. Depuis l'année dernière, ils disent perdre des clients du fait du contexte économique peu favorable aux crédits immobilier. Sans compter la hausse des matériaux nécessaires à la construction.
On vous fait faire un tour du propriétaire.
Agrandissement et propriété plus faciles
Après le Covid, c'est une grande bouffée d'oxygène que s'offrent Élisa et Valentin. Ils ont enfin pu construire leur maison neuve. Leur premier projet n'a pas été fructueux, mais cette fois, ils peuvent enfin réaliser leur rêve. "Là, on est sur à peine plus de 100m2 pour 221 000 euros. Cela n'inclut pas les raccordements, les branchements et les décorations, tout en prévoyant les futures extensions. Une partie double garage pour les véhicules, et une future chambre au rez-de-chaussée", détaille Valentin, heureux copropriétaire.
Autre avantage qu'ils comptent tirer de leur nouveau "chez eux" : ajouter des pièces en plus, quand ils le veulent. Leur maison compte déjà un étage, mais ils pourront toujours l'étendre. "On peut avoir des maisons plus petites aujourd'hui, et qui pourront évoluer à terme. Si bien qu'on peut proposer des maisons de 90m2 aujourd'hui, qui se transformeront en maisons de 160m2 ultérieurement", estime Christophe Casadéi, directeur général des maisons Stéphane Berger.
L'extension qui ferait tout de même grimper la note à environ 300 000 euros, pour le couple. Une grosse somme, mais agrandir sa maison est une pratique qui devient de plus en plus courante. "C'est dans la tendance actuelle : quand vous vous lancez dans une opération d'agrandissement, de rénovation, de construction, alors automatiquement vous vous endettez. Ce qui fait que vous êtes repartis pour une durée relativement longue, mais ce qui est inhérent à tout projet", constate Olivier Fritsch, président de la chambre des notaires du Haut-Rhin.
Une clientèle qui augmente constamment
À l'image de ce couple de Haut-rhinois, le constructeur de leur maison s'adresse à une cible en particulier. Il s'agit des clients à budget limités. Des acquéreurs qui se sont détournés de l'idée d'acheter des maisons traditionnelles, car trop chères. C'est ce que constate, par exemple, la société Stéphane Berger. Elle a subi les conséquences de cette inflation. En un an, cela représente 30 à 40% de contrats en moins pour cette entreprise.
"Quand on met tout ça bout à bout, cela représente entre 70 000 et 100 000 euros. Entre un projet d'il y a deux ans et un projet d'aujourd'hui, le coût à l'arrivée est plus important de 100 000 euros", à en croire Christophe Casadéi, directeur général des maisons Stéphane Berger.
Ce nouveau marché est une opportunité pour les constructeurs très fragilisés. La maison modulable prend donc de plus en plus ses marques en France, comme l'évoquaient déjà nos collègues de France 3 Pays de la Loire, en 2017. Un nouveau marché qui est une opportunité pour les constructeurs très fragilisés. D'autant que les estimations de la Fédération française du bâtiment prévoient une baisse de 12% des permis de construire, cette année.