Depuis fin juillet, deux éducatrices du foyer Marie Pascale Péan à Mulhouse travaillent avec une dizaine de jeunes pour transformer une partie du bâtiment en friperie. Ouverture prévue début novembre.
Les rouleaux de peinture et coups de marteau ne s'arrêtent plus depuis fin juillet au foyer Marie Pascale Péan, un foyer de l'Armée du Salut rattaché à l'aide sociale à l'Enfance à Mulhouse. Deux éducatrices, Edwige Strauss et Camille Lang, ont décidé d'ouvrir une friperie au sein du bâtiment. Edwige Strauss explique comment l'idée est née: "Nous avons fait le constat que parfois les jeunes filles que nous accueillons dans l'urgence n'ont pas de vêtements. Il y a aussi beaucoup de filles qui aiment la mode mais qui ont un petit budget alors on s'est dit pourquoi ne pas ouvrir une friperie."
Friperie à petit prix
Plus de 100m² consacrés à la mode femme, homme, enfant. Edwige précise que la friperie va également proposer des jouets et livres "pour être ouvert sur la culture". Grâce à un appel à dons, les éducatrices ont réuni un stock suffisant pour l'ouverture prévue début novembre. Ce sera une friperie "mini-prix, entre 50 centimes et 10 euros l'article car le but ce n'est pas de faire du profit."L'argent récolté servira à un projet similaire. "Il sera réinvesti pour acheter de quoi fabriquer des produits de première nécessité : du savon et de la lessive par exemple. Pour rester dans le côté écolo mais aussi pour leur apprendre à être autonome même avec un petit budget." Une dizaine de jeunes, des filles et garçons âgés de 13 à 18 ans, ont prêté main-forte aux éducatrices pour peindre et décorer les murs.
Et comme au foyer Marie Pascale Péan, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, les manches à balais serviront comme portants pour vêtements. Edwige insiste sur le côté créatif du chantier qui selon elle "permet aux jeunes de gagner en confiance en soi."
Opportunité professionnelle
Le projet de friperie dans son ensemble pourrait permettre aux participants de construire leur avenir professionnel. Edwige explique que si certains jeunes souhaitent travailler dans la vente ou la mode, ils peuvent bénéficier d'une première expérience au sein de la boutique. Les jours d'ouverture, un samedi par mois, les jeunes pourraient même se créer "un carnet d'adresse professionnel, si par exemple des chefs d'entreprises viennent faire des achats, ils pourraient rencontrer les jeunes qui y travaillent."Pour Manon, 17 ans, "la mode c'est n'est pas trop son truc". Ce qui a motivé la jeune fille en formation à l'école supérieure de Praxis sociale à Mulhouse, c'est d'avoir participé à la peinture des murs et portes de la friperie. Un pas de plus vers son futur métier, peintre en bâtiment.
Convivialité et zéro déchet
Avec un coin "salon de thé", la friperie sera également un lieu d'échanges. Cet espace peut également offrir des opportunités professionnelles pour celles et ceux intéressés par la restauration "en y vendant des gâteaux par exemple". Les éducatrices ne veulent forcer personne à participer, l'idée est d'inciter les jeunes à prendre des initiatives.Le café, lui sera "zéro-déchet". Edwige explique que "tout sera fait pour ne vraiment rien jeter. Nous allons par exemple redonner le marc de café aux personnes qui viennent en boire pour qu'ils puissent l'utiliser pour faire un gommage par exemple." Rendez-vous début novembre pour découvrir la mode et le bien-être zéro déchet.