En prévision des futurs JO de Paris, des espoirs français de la natation s'entraînent déjà à Mulhouse. Du matin au soir, dans les bassins du M.O.N., le rythme de ces jeunes nageurs est effréné. Nous sommes allés à leur rencontre.
6h du matin à Mulhouse. A l'heure où les ados dorment encore, des jeunes se pressent en direction de l'un des sanctuaires français du sport de haut niveau : le Mulhouse Olympic natation, le M.O.N. pour les intimes. Des grands champions comme Laure Manaudou, Amaury Leveaux ou encore Yannick Agnel sont passés ici, sous la houlette de Lionel Horter. Cet entraîneur est une légende au M.O.N. Ce matin là, il orchestre un réveil musculaire.
Un peu plus tard, alors que le jour ne s'est toujours pas levé, on ne traîne pas. Les nageurs se mettent à l'eau avec, pour commencer, un 400 mètres papillon. En tout quatre heures d'entraînement quotidien dans une eau à 28°. Les trente athlètes bossent dur et nagent vers leur rêve : devenir professionnel et pourquoi pas, participer aux eux de Paris en 2024. "Bien sûr les jeux c'est le principal objectif, (...) toujours améliorer les temps, voilà c'est le principal", explique Matéo Girardet, un nageur du club.
Cette soif de podiums tourne ici à l'obsession. Aux derniers championnats de France, le MON a gagné onze médailles. Une véritable usine à champions. Lionel Horter n'aime pas trop le terme usine. "On est dans l'humain, préfère dire l'entraîneur préférant rappeler que son club "a une histoire, avec des résultats au plus haut niveau mondial et des médailles aux Jeux olympiques".
L'exigence et l'excellence de cette école font venir de jeunes nageurs de toute la France. Comme K-ryls, âgé de 18 ans et originaire de la Guadeloupe. Il y a quatre ans, lui s'est installé seul à Mulhouse pour vivre sa passion et progresser. Après l'entraînement, les graines de champions filent à l'école. Ou plutôt, l'école vient à eux. Une société privée assure en effet l'enseignement dans des salles dédiées. Cela coûte près de 6000€ par an et par élève. Le challenge ? Faire suivre aux athlètes le même programme que dans un cursus classique. "Il y a moins d'heures hebdomadaires mais on travaille à un autre rythme, explique Céline Keller, professeur de Français au club, on arrive à quelque chose d'assez similaire même si le cadre d'enseignement est différent".
Les études, le bac, c'est capital pour l'après-carrière. K-ryls aimerait faire kiné plus tard : "Si demain je me blesse ou je décide d'arrêter, c'est toujours une roue de secours", explique, le jeune homme. A peine les stylos rangés, il faut déjà replonger, malgré la fatigue, le prix à payer pour faire carrière au plus haut niveau.
Le Mulhouse Olympic Natation a été créé le 24 septembre 1962 après la fusion du Cercle des nageurs de l'AS Mulhouse et du Sporting Mulhouse.