PORTRAIT. A 17 ans, en deux jours, il bat trois records de France en apnée piscine

Après moins de deux ans de pratique dans la discipline de l’apnée en piscine, Alexandre Morel, licencié à Mulhouse, affiche déjà un beau palmarès. Lors de la coupe de France, des 18 et 19 mars, il a fait tomber trois records en catégorie junior.

Quand on a 17 ans et qu’on est à moins de 24 heures des épreuves du bac, difficile de penser à autre chose qu'à ça. Entre autres difficultés, c’est ce qu’a dû surmonter le jeune Mulhousien Alexandre Morel lors de la coupe de France d’apnée en piscine, les 18 et 19 mars. "Il y a deux ou trois choses qui m’ont perturbé. C’est que j’ai le bac demain. Mais ça va, j’ai pu réviser entre chaque perf", avoue modestement l’apnéiste de 17 ans, alors qu’il vient de battre son troisième record en catégorie junior, en deux jours de compétition.

Alexandre est licencié au Touring plongée Mulhouse, le TPM, depuis septembre 2021. Avant cette date, comme tout le monde il a fait un peu d’apnée, mais sans plus. "Mon père, apnéiste, m’a proposé d’aller à la piscine et j’ai accroché", aussi simple que ça.

Un champion en herbe

Alexandre accroche tellement que les premiers résultats ne tardent pas à tomber. En décembre 2022, lors de sa première compétition, il se distingue en dynamique et en sprint. Le statique, troisième grande discipline de l’apnée en piscine, ce sera pour plus tard. En dynamique, il parcourt une distance de 89,40 mètres en bi-palme. En sprint, il réalise le 16 fois 25 mètres en 7'07''. "J’ai fait tomber quasiment tous les records lors de cette compétition. Il faut dire que, dans ma catégorie junior, il n’y a pas grand monde. J'ai mis par exemple la première marque pour le 2 fois 50 et le 16 fois 25".

En février 2023 il participe, le temps d’un weekend, au stage national de détection des équipes de France à Mulhouse, organisé par le FFESSM (Fédération française d’études et de sports sous-marins). "On nous a donné des conseils pour nous perfectionner et on a fait une prise de performances le dernier jour". S’il est sélectionné à l'issue de ce stage, Alexandre pourrait participer à la coupe du monde au Koweit en mai prochain, avec l’équipe de France. Réponse, qu’il espère positive, très prochainement.

Les 18 et 19 mars 2023, il pulvérise ses propres records lors de la 3e manche de la coupe de France (voir le post Facebook ci-dessous). "Samedi j’ai battu le record en dynamique monopalme en faisant 150 mètres, distance que j’avais déjà réalisée en stage de détection, mais cette fois dans de meilleures conditions ce qui m’a assuré de bien meilleures sensations".

Le lendemain, dimanche, Alexandre fait tomber deux autres records. En apnée statique d’abord, qui consiste à rester immobile en apnée le plus longtemps possible, avec un temps de 5’04''. "Le record de France n’était pas très haut donc je me suis dit que j’allais essayer de le battre malgré ma faible expérience dans cette discipline". Puis en sprint monopalme 2 fois 50 mètres, c'est à dire deux longueurs de piscine contre la montre, réalisé en 54’’. "On a le droit de faire une pause entre les deux longueurs. J’aurais pu le faire d’une traite mais je pense avoir été plus efficace en prenant deux inspirations à mi-chemin. La monopalme ça fait travailler énormément les jambes et les muscles se fatiguent très vite".

Particularités de l'apnée

"Pour performer il faut travailler ses capacités physiques, tout le monde peut vraiment s’y mettre à condition de consacrer beaucoup de temps aux entraînements. A un plus haut niveau, je ne connais personne en apnée qui, de base, n’était pas déjà un peu performant. Il faut des prédispositions. Malgré tout, l'apnée reste une discipline plus technique que physique".

Faire descendre le rythme cardiaque, indispensable pour économiser l'oxygène, est possible si on maîtrise les techniques pour le faire : "Le relâchement, par exemple, en essayant de penser à tout sauf à des choses stressantes qui pourraient faire accélérer le rythme cardiaque. En checkant un par un tous les muscles on peut arriver à les décontracter".

Les apnéistes, aujourd'hui, travaillent beaucoup le mental sans négliger le physique. "Autrefois, dans les années 80, les champions en apnée pratiquaient le yoga, c’est toujours le cas mais ce n’est plus suffisant, le cardio-respiratoire est indispensable". Une fois dans l’eau, si tout va bien, il n’y a plus qu’à se laisser porter. "On n’entend plus rien, on ne voit que le sol et les seules sensations sont celles de l’eau qui glisse sur nous et c'est très agréable. Cela permet de faire le vide dans sa tête".

Après le bac, Alexandre compte faire des études qui vont lui prendre beaucoup de temps, dans les deux ou trois ans à venir. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir de grandes ambitions dans sa discipline sportive. "Je compte reprendre sérieusement l’apnée après ces deux ou trois années d'études intenses et faire en sorte d’arriver au plus haut niveau". S’il n’est pas sélectionné pour le championnat du monde, il ira au championnat de France de Saint-Raphaël en mai prochain. Objectif : battre les records du monde juniors très proches de ses propres records.

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