La moricette a eu 40 ans cette année, et le célèbre petit pain bretzel inventé par Paul Poulaillon à Mulhouse a connu une incroyable ascension... Retour sur une success story avec sa fille Magali Poulaillon, aujourd'hui gérante de l'entreprise.
Un produit moelleux, savoureux, qui se mange facilement sans faire de miettes, et qui correspond donc aux tendances actuelles... Et ce produit est né… par hasard !
" J’ai pris une pâte à bretzel, j’en ai fait un petit pain, on l’a cuit, on a mis du beurre et du bon salami alsacien, on l'a mangé avec ma femme, et puis la Moricette est née ! " (Paul Poulaillon)
Magali Poulaillon, fille de Paul et gérante des enseignes du groupe indique que ce produit créé il y a quarante ans par son père a de plus en plus de succès. " Evidemment, c’est un produit rès connu chez les Mulhousiens, qui sont pratiquement nés avec une Moricette dans la bouche, ont grandi avec t maintenant, la Moricette se développe dans toute la France et commence à être connue hors Alsace ! ", ajoute-t-elle.
Il y a l’usine, et les boutiques, au nombre de 31 en France : le domaine de Magali Poulaillon. C’est elle qui a repensé le concept des magasins de l’enseigne, plus seulement orienté vers les Moricette.
" A la base, j’ai fait une école supérieure de commerce, et j’ai fait plusieurs stages et dans d’autres entreprises aussi qui m’ont fait comprendre que l’entreprise de mes parents avait beaucoup de perspectives d’avenir et donc je me suis dit " je vais y aller ", mon père n’attendait que ça d’ailleurs mais avant, il fallait que je connaisse le métier donc je suis allée faire un CAP Boulangerie à Rouen ".
Arrivée à Mulhouse, Magali Poulaillon a eu ensuite envie de développer le pain, que ses parents avaient un peu laissé de côté. " On a donc commencé dans la boulangerie de la rue de Belfort et ça a très vite progressé, on a lancé alors une boulangerie à Altkirch, une autre à Burnhaupt, une autre à Bitschwiller, après on a aussi bien développé la partie restauration. Ce qu’il faut pour s’en sortir, c’est être à l’écoute des demandes du marché et essayer d’y répondre…"
Poulaillon, c’est 570 employés. " On dit toujours qu'on est une grande famille mais on a des piliers qui sont autour de nous depuis de nombreuses années et qui font que notre entreprise est encore là aujourd’hui…"
Alors pour tenir son rythme de croissance avec un chiffre d’affaires multiplié par deux en six ans, la famille Poulaillon a dû se résoudre à ouvrir son capital, autrement dit : à faire entrer le groupe en bourse.
" Le développement qu’on doit faire, c’est maintenant qu’il faut le faire. Si ce n’est pas nous, ce seront d’autres enseignes qui le feront à notre place. Il y avait plusieurs solutions, on a choisi la solution de la bourse, c’était une épreuve compliquée, un gros dossier à monter, beaucoup de travail sur le terrain pour vendre notre entreprise, pour la proposer à des investisseurs institutionnels, faire des réunions pour les petits porteurs… On a presque 50 % de nos actions qui ont été achetées par des petits porteurs, dont beaucoup d’Alsaciens, que je remercie d’avoir cru en nous. Je suis souvent assez étonnée et émue de voir le souci qu’ont les Alsaciens et les Mulhousiens quant à notre entreprise. On a régulièrement des mails et des remarques sur notre société, ils nous rendent attentifs à la vente de tel produit ou à tel service que nous pourrions améliorer... On pourrait le prendre comme des critiques mais non, je dirais que les gens veulent que ça se passe bien, que notre entreprise perdure et ils nous aident à le faire…"
Cet argent frais facilitera les investissements et surtout permettra à Paul Poulaillon de financer sa nouvelle aventure : l’eau minérale. " L’eau de Velleminfroy ", la source que mon père a racheté il y a une dizaine d’années. L’usine est en cours de fabrication, on va pouvoir commercialiser cette eau l’année prochaine et prouverà tous ces petits porteurs qu’ils ont bien fait de croire en nous. On est très fiers de cette nouvelle aventure qui s’offre à nous… "
2558442_MAGALIE_POULAIL_00000ER7 par France3Alsace