L'Alsacien Loris Bonzon, alias @RaCingScope sur Twitter, a accompli son périple à pied entre Paris et Brest (Finistère). Il a pu assister au premier match de la saison du Stade Brestois le dimanche 13 août après vingt jours de marche, dont la moitié sous la pluie.
L'histoire du Haut-Rhinois Loris Bonzon avec le Stade Brestois avait commencé en septembre 2022. Dans un tweet, il jurait de rallier Brest depuis Paris à pied en cas de maintien en Ligue 1 du club breton. L'intermittent du spectacle a tenu parole et a passé 20 jours sur les petites routes normandes et bretonnes avant d'assister à la victoire des Finistériens sur Lens le 13 août.
Une apparition sur Prime Video, un match en tribunes VIP et même une rencontre avec un kangourou : Loris ne pensait pas que son défi allait autant faire parler. "Forcément, je m'attendais à ce qu'il soit suivi, mais pas à ce point", se remémore-t-il depuis la gare de Brest au moment de quitter la Bretagne. "Les gens ont été très investis, je recevais plus de cinquante messages par jour sur Instagram où je faisais plusieurs vidéos tous les jours."
Des messages de soutien de plusieurs fans du Racing Club de Strasbourg, comme lui, ou du Stade Brestois, qui ont entendu parler de l'histoire de cet Alsacien qui allait parcourir plus de 500 kilomètres à pied après un pari perdu. "Ça m'a beaucoup aidé pendant les moments où ça allait moins bien", confie-t-il.
Car si les premiers kilomètres se sont passés sans encombre, Loris coche le quatrième jour comme le moment le plus dur de son périple. "Je devais dormir dans le village de Feings, dans l'Orne. J'avais pu trouver un toit les jours précédents mais ce jour-là, impossible. Personne n'a accepté. Quand j'arrive à la dernière maison du village et qu'on me répond 'non', c'est très, très dur. Moralement, j'étais tout en bas."
La Bretagne, ce n'est pas une terre d'accueil, c'est une maison !
Loris Bonzon
L'Alsacien trouvera finalement un Airbnb en catastrophe à huit kilomètres de là. "Ça a allongé mon temps de trajet, mais je n'avais pas le choix. Dans les jours qui ont suivi, je me suis mieux organisé en essayant au maximum de ne pas sonner chez les gens. J'ai par exemple été hébergé par des journalistes de Ouest-France qui avaient écrit sur mon défi !"
Celui qui a fêté son 29e anniversaire en juin a été impressionné par l'hospitalité et l'accueil que la Bretagne lui a réservé. "Sur la deuxième partie du parcours, des abonnés m'ont accompagné sur la route. J'ai eu droit à la visite de mes parents et de ma copine. Être à plusieurs, ça donne des forces ! La Bretagne, ce n'est pas une terre d'accueil, c'est une maison !", se réjouit celui ne connaissait de la région que les côtes.
"J'ai été très surpris de la beauté des paysages à l'intérieur des terres, même si je n'ai pas été aidé par la météo. C'est bien simple, sur les vingt jours de marche, il y en a eu dix sous la pluie. Ma mère qui était venue me voir a marché avec moi sous l'eau, la pauvre", rigole le supporter du Racing Club de Strasbourg.
Le soleil a finalement remplacé les gouttes, jusqu'à l'arrivée de Loris le vendredi 11 août à Brest, un jour après le calendrier initial. "Je commençais à avoir vraiment mal aux articulations. Pour éviter une étape de 37 kilomètres, j'ai réduit les jours restants à 25. Ça m'a permis d'arriver à Brest plus tard mais au top physiquement."
J'ai été surpris de voir la furia bretonne dans les tribunes !
Loris Bonzon
Une arrivée qu'il a faite, évidemment, au stade Francis Le Blé, où évoluent les Brestois. L'Alsacien était en contact depuis plusieurs mois avec le club, qui l'avait charrié sur Twitter lors du maintien acquis par les Bretons. "J'étais déjà allé dans ce stade avec le kop du Racing. Là, on a été en tribunes VIP avec ma copine pour assister au match contre Lens. Et quel match ! J'ai été surpris de voir la furia bretonne dans les tribunes, on n'entendait plus les Lensois qui pourtant chantent fort."
Mené 0-2 par Lens, Brest a finalement retourné la rencontre pour s'imposer 3-2 face aux dauphins du PSG la saison précédente. "C'était d'ailleurs mon pronostic ! Chose assez drôle, je trouve que ce match est un petit peu à l'image de mon aventure. Brest était éteint au début, comme moi lorsque j'ai commencé. Puis tout a changé à la moitié, pour finir en beauté. Je trouve ce symbole superbe."
De son périple, @RaCingScope retient toutes les rencontres qu'il a pu faire. "J'ai découvert une région et des gens formidables. Chose inattendue, j'ai vu pour la première fois de ma vie un kangourou en Bretagne, du côté de Tinténiac (voir carte ci-dessus). Avec mon père, on n'en revenait pas."
Après une dernière soirée bien arrosée avec des supporters brestois, Loris sait déjà où il va passer ses vacances à l'été 2024. "On reviendra avec ma copine, c'est sûr !". Il est pour le moment l'heure de reprendre ses esprits et de traverser la France d'ouest en est. "Je le dis rarement, mais je suis fier ce que j'ai accompli. Je ne sais pas encore si je me replongerai dans d'autres défis, il est trop tôt pour le dire. Mais en tout cas, il y a beaucoup plus de choses positives que négatives à retenir de tout ça."
Le vendredi 18 août, il remettra à La Main du Cœur un chèque, lui qui a lancé une cagnotte autour de son défi pour cette association qui vise à améliorer le quotidien des enfants en difficulté. Avant de reprendre le travail et les déplacements avec le Racing. S'il ne pourra pas retourner à Brest pour le match aller contre Strasbourg, il a déjà prévu de retrouver ses nouveaux amis bretons à la Meinau, en février 2024.