Haut-Rhin : pourquoi les médecins de la clinique de Saint-Louis se mobilisent

Inquiets pour l'avenir de la clinique des Trois Frontières à Saint-Louis, les médecins et l'ensemble des salariés de l'établissement appellent à un rassemblement mercredi 2 novembre. Ils se battent notamment pour le maintien de l'activité du bloc opératoire, menacée de disparition selon eux.

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Après des années de difficultés financières, la clinique des Trois Frontières, à Saint-Louis, a été placée en redressement judiciaire en juillet dernier. Les potentiels repreneurs seront auditionnés le 7 novembre au tribunal judicaire de Mulhouse. Un groupe privé, Avec, a posé sa candidature mais seul le GHRMSA, le groupe hospitalier de Mulhouse, semble être en mesure de l'emporter. 

Selon le personnel de la clinique, le projet de reprise proposé par le GHRMSA conduirait à la suppression du bloc opératoire. Inacceptable pour les quelque 150 salariés de l'établissement qui ont lancé une pétition à la mi-octobre appelant la population à un soutien massif. Elle recueille à ce jour plus de 6.000 signatures.

Par ailleurs, un tract (voir ci-dessous), distribué à Saint-Louis, alerte les habitants du secteur des trois frontières sur les risques que fait courir le projet de reprise mulhousien. Outre la suppression du bloc opératoire, et avec lui tout le plateau technique, le tract dénonce la fermeture d'un certain nombre de services comme celui de l'endoscopie, de l'unité de surveillance continue ou de cardiologie. La fermeture des différents services s'accompagnerait d'une centaine de licenciements.

Face à ces menaces de fermeture, les médecins se disent inquiets quant à l'avenir de la clinique et le font savoir. Cette inquiétude est exprimée par la voix de la commission médicale d’établissement (CME) et de son président Guy Ventré, gastro-entérologue. "A l'issue de la restructuration proposée par le GHRMSA, il ne resterait à Saint-Louis, finalement, qu'un service de médecine dite polyvalente. C'est-à-dire un service qui accueille des patients mais sans orientation de spécialité parce qu'il n’y aura plus aucun spécialiste présent sur place."

A propos du bloc opératoire, quasi neuf, qui disparait, le médecin ne décolère pas : "Une décision injuste et irrationnelle, la qualité du service est reconnue par tout le monde". Les urgences et les SSR (soins de suite et de réadaptation) de Saint-Louis, déjà gérés par le GHRMSA, devraient eux résister à la restructuration. 

Il va y avoir une disparition d'offres locales de soin que Mulhouse, déjà très saturée, ne pourra gérer ni en public ni en privé.

Guy Ventré, président de la commission médicale d’établissement

Faute de savoir ce qu'ils vont devenir, les médecins de Saint-Louis hésitent à donner des rendez-vous à leurs patients. D'ores et déjà, le parcours du patient devient très compliqué et donne un avant-goût de la situation à venir pour Guy Ventré : "Il va y avoir une disparition d'offres locales de soin que Mulhouse, déjà très saturée, ne pourra gérer ni en public ni en privé. Dans mon domaine par exemple, en gastro-entérologie, l'hôpital mulhousien m'a appelé pour me dire que ce n'est plus la peine de leur envoyer des patients, qu’ils ne peuvent pas suivre, qu'ils ont des délais trop importants et m’ont conseillé de les envoyer soit à l'hôpital Pasteur à Colmar soit à Strasbourg".

Les hôpitaux les plus proches se trouveraient à plus de 60 kilomètres, une perspective intenable pour les patients, déplorent les médecins. D'autant plus que Saint-Louis, avec une sous-densité médicale, a été classée récemment zone d’intervention prioritaire (ZIP). "Cela veut dire que c'est là où la densité des médecins généralistes est la plus faible qu'on va encore accentuer le phénomène s'il n'y a plus de correspondant au niveau de la clinique".

Les habitants sont appelés à participer à un rassemblement de soutien le mercredi 2 novembre à 14 heures 30, devant la clinique. "C'est une manifestation à la fois du personnel, des syndicats, du corps médical, des médecins généralistes du secteur et aussi des politiques. Isabelle Trendel, maire de Village-Neuf et responsable pour la communauté de communes de la santé, sera présente ainsi que beaucoup d'autres élus des communes avoisinantes", souligne Guy Ventré.

Chez les professionnels de santé, l'espoir réside maintenant dans le succès de cette manifestation. Si la population est au rendez-vous, "cela peut peser dans la balance".

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