Le Tour de France masculin s'élance samedi 1er juillet depuis Bilbao en Espagne. Pour mettre en avant le cyclisme féminin, neuf ambassadrices de l'association "Donnons des elles au vélo" se lanceront sur les 21 étapes, un jour avant. Parmi elles, une vététiste alsacienne.
C’est la grand-messe de juillet, l’un des événements sportifs les plus populaires au monde. Le départ du Tour de France sera donné samedi 1er juillet à Bilbao, dans le pays basque espagnol. Au programme, 21 étapes, 3.404 kilomètres, 30 cols, avant l’arrivée sur les Champs-Elysées le dimanche 23 juillet.
Pyrénées, Puy-de-Dôme, Alpes et Vosges : un menu gargantuesque à engloutir pour les 176 coureurs du peloton… et celles qui ouvriront leur route. Neuf ambassadrices de l’association "Donnons des elles au Vélo J-1", originaire de l’Essonne, se sont en effet lancé le défi de réaliser exactement le même parcours que les hommes, 24 heures avant la course officielle, comme indiqué sur la page Facebook de l'association.
Et parmi ces coureuses, Estelle Fischer, une Alsacienne de 44 ans. "C’est un projet qui existe depuis 2015. Depuis neuf ans, l’association se bat pour poursuivre la démocratisation du cyclisme féminin et montrer qu’on est aussi capables, en tant que femmes, de faire de longues distances, explique-t-elle, vététiste et originaire de Zimmersheim dans le Haut-Rhin.
60.000 mètres de dénivelé positif, 17 fois l'Everest depuis le camp de base
"Tout a débuté en amenant ma fille à l’école à VTT il y a dix ans. Puis, petit à petit, je me suis mise à la compétition en me prenant au jeu. J’ai fait beaucoup de cross-country, des formats courts de 1h-1h30 très dynamiques, et de cyclo-cross. Cette année, j’ai donné la priorité à l’entrainement sur route", ajoute celle qui travaille dans les bureaux à l'hôpital de Mulhouse.
Pour digérer les 60.000 mètres de dénivelé positif du parcours, c'est-à-dire l'équivalent de 17 fois l'Everest depuis le camp de base, elle a avalé plus de 6.000 kilomètres. Pour affiner sa préparation physique, elle a pu compter sur les conseils du directeur sportif de l’association qui a élaboré pour chacune des concurrentes un plan d'entraînement.
La voilà à présent les cale-pieds dans le plat. Estelle Fischer et ses huit coéquipières partiront chaque jour autour de 8h de la ville de départ pour arriver entre 17h et 18h. Une routine qui démarre donc dès ce vendredi 30 juin à Bilbao. "Il n’y a pas d’objectif de temps, ce n’est pas une course. Ce sera dur quand même d’enchainer pendant trois semaines. J’ai vraiment envie de me laisser porter, de laisser une part de découverte pour vivre l’aventure à fond", espère Estelle Fischer.
Contrairement aux hommes, nous ne roulerons pas sur des routes fermées.
Estelle Fischer, ambassadrice nationale de "Donnons des elles au vélo"
Les coureuses seront également soutenues et accompagnées par un peloton mixte de 70 personnes maximum et renouvelé quotidiennement au gré des inscriptions sur internet. Pour les plus motivés, il reste des places sur plusieurs étapes. Vous pouvez vous inscrire gratuitement en cliquant ici.
Une avant-dernière étape entre Belfort et le Markstein, le 21 juillet
Sans atteindre la démesure logistique du Tour, une telle entreprise exige aussi une organisation conséquente et millimétrée, financée par des partenaires publics et privés. "Contrairement aux hommes, nous ne roulerons pas sur des routes fermées aux voitures. Des motards assureront donc notre sécurité en bloquant la circulation aux abords des carrefours par exemple. Nous aurons aussi avec nous tout un staff, pour les soins, la mécanique, la vidéo. Les hôtels aussi ont été réservés bien en amont", témoigne l’ambassadrice alsacienne.
Les participantes, issues des quatre coins de la France, ne se sont retrouvées toutes ensemble qu’une seule fois, en février "pour un week-end de rencontre et d’entraînement". Estelle Fischer sera la régionale de l'avant-dernière étape de ce Tour de France, le 21 juillet prochain, entre Belfort et le Markstein, à travers les Vosges. La cerise sur le guidon d'une Odyssée extraordinaire. "Je finirai presque à la maison. Après restera la dernière étape vers Paris. C'est vertigineux, ça sera une expérience unique. Avoir une vie de pro pendant trois semaines pour une amateure comme moi, c'est fou", conclut-elle.
Actrices de leur sport sur le vélo et une fois descendues de selle, les membres de l’association "Donnons des elles au vélo" ont par exemple contribué au retour, en juillet 2022, du Tour de France femmes, diffusée comme son homologue masculin sur les antennes de France télévisions, et dont six des neuf étapes ont été dessinées dans le Grand Est.