Henri Hagenbach a 97 ans et avale les kilomètres sur son vélo ! Deux fois par semaine, il parcourt 40 à 60 kilomètres, été comme hiver. Son seul regret : avoir passé l'âge de participer au Tour de France.
Tous les mardis et jeudis, Henri Hagnebach enfourche son vélo pour une sortie de 30 à 40 km, voire 60 km lorsqu'il est particulièrement en forme. Il n'est jamais seul, ses camarades du club Cyclo Loisir de Richwiller l'accompagnant systématiquement. Il est, sans surprise, le doyen du groupe et le plus jeune a 67 ans. Pour tous, il représente un modèle, un exemple à suivre, si possible.
Mais suivre Henri Hagenbach n'est pas si facile. Lorsqu'il a le vent dans le dos, il se sent pousser des ailes. "Des pointes à plus de 30 km/h, on ne le tient plus", rigole Daniel Nussbaumer, le président du club, 75 ans. "C'est quelqu'un d'exceptionnel, je suis admiratif" ajoute-t-il. Ici, on le verrait bien battre le record de l'heure sur piste des plus de 100 ans en faisant mieux que la performance de Robert Marchand en 2014 : 26,927 km parcourus en une heure.
Henri Hagenbach écoute ses compagnons vanter ses capacités, sans réellement acquiescer. "Il faut prendre la vie comme elle vient", dit-il. Il est vrai que sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille. À 17 ans, en 1943, il est enrôlé de force dans les Waffen SS, pendant que son frère aîné l'est dans la Wehrmacht. Il réussit à s'enfuir. Ils se retrouveront finalement à la libération. Ces événements ont forgé son caractère.
Le secret de la longévité ? Il n’y en a pas
Henri Hagenbach a fait des choix. Il aurait pu être footballeur professionnel, mais cela l'aurait éloigné de Richwiller, la commune où il est né. Il a préféré y rester, il en est même devenu maire en mars 1983.
Il aurait pu, aussi, prolonger sa carrière politique. Mais là encore, il a décidé, la soixantaine passée, de s'arrêter afin de privilégier sa vie de famille. Aujourd'hui, il est père de sept enfants et arrière-grand-père de quatorze petits-enfants.
L'autre étape importante, primordiale pour sa santé : "Je fumais comme un pompier, j'ai arrêté, et j'ai dit à ma femme, il faut qu'on fasse du sport" raconte-t-il. Ils ont acheté des vélos, ont commencé à sillonner les routes, allant de plus en plus loin. Le pli était pris ! Le nonagénaire est toujours en selle et toujours également passionné par la Petite Reine. Aussi loin qu'il se souvient, les après-midis de juillet sont consacrés au Tour de France. "On attendait chaque année le Tour de France mais à la radio parce qu'on n'avait pas la télé à cette époque-là", explique-t-il. Et avec un peu de nostalgie de sa jeunesse, il complète : "Si seulement j'avais leur âge, je serais peut-être avec eux...".
"Il faut de la chance pour arriver à mon âge" poursuit-il. De la chance, et aussi un sacré coup de main du Bon Dieu, conclut celui qui se dit profondément chrétien.