Le couple de cigognes de Haute-Marne, arrivé il y a 15 ans à Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière, ne quitte plus le département l'hiver depuis quelques années.
Elles sont considérées par le village d'Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière, comme des habitants à part entière. Un couple de cigognes a posé ses valises sur les conduits de cheminée de l'ancienne école, il y a bientôt 15 ans. Depuis elles ne veulent plus en partir.
"Leur arrivée avait marqué les esprits puisqu'à l'époque, les cigognes étaient en danger et elles n'étaient pas aussi présentes en Grand Est et encore moins en Haute-Marne, où ce couple est le seul à avoir élu domicile. En tout dans la région, on compte plus de 2000 couples dont beaucoup en Alsace et en Moselle," détaille Etienne Clément, président de la LPO (ligue de protection des oiseaux) Champagne-Ardenne et Grand Est.
Les cigognes ne quittent plus du tout le département depuis quelques années.
Etienne Clément-Président de la LPO Champagne-Ardenne Grand Est
Avant de rajouter : "Le village d'Éclaron-Braucourt-Sainte-Livière représente un bon emplacement pour les cigognes. Il est proche du lac du Der, et donc leur permet d'avoir accès aux ressources dont elles ont besoin, même l'hiver. On a constaté depuis quelques années qu'elle ne quittait plus du tout le département. Seuls les jeunes qu'elles mettent au monde s'en vont et pour le moment, ne reviennent pas. Mais ce n'est pas exclu que les choses changent."
Les cigognes mangent des batraciens, des petits reptiles, des vers de terre, mais aussi des graines, elles trouvent donc de quoi se nourrir dans la partie sauvage du vieux Der et n'ont pas de nécessiter à partir quand le froid arrive désormais.
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"A Éclaron, la population les a complètement adoptées, c'est une espèce protégée donc la mairie n'hésite pas à faire appel à nous quand elle a besoin d'aide avec leur nid notamment," confie Etienne Clément.
Avant de détailler : "Les cigognes font ce qu'on appelle une recharge de leur nid, elles rajoutent chaque année de la végétation pour accueillir leurs petits dans les meilleures conditions. L'an dernier le printemps a été pluvieux, ce nid a été rechargé pendant 15 ans, le poids de la végétation accumulée et de l'eau a provoqué une dégradation sur l'un des côtés du nid. Nous avons donc pris les choses en main pour consolider le nid et la mairie s'est occupée des conduits de cheminée de l'ancienne école aujourd'hui inoccupée. Pour que les cigognes retrouvent leur place, dont elles refusent de bouger."
Il y a plusieurs années quand l'école était encore dans ces bâtiments, la mairie avait fait installer une plateforme sur le toit, pour que les cigognes puissent décaler leur nid. Ce que les oiseaux ont toujours refusé de faire : " Une fois qu'un couple se sent bien à un endroit, il ne bougera pas, même si c'est de quelques centimètres. Mis à part en 2021, la reproduction a toujours été bonne pour ces deux cigognes. Si de ce côté, les choses fonctionnent, l'oiseau étant têtu, il ne bougera plus."
Une espèce protégée
Sur les 15 ans qui se sont écoulés, l'une de ces deux cigognes est morte, mais la restante a trouvé un nouveau partenaire et l'a ramené avec elle en Haute-Marne.
L'espèce est protégée, il est donc interdit de la déplacer, de la tuer ou de lui faire quoi que ce soit sous peine de 2 ans de prison et/ou de 150 000 euros d'amende, selon l'article L 415-3 du code de l'Environnement. Pour tout changement d'emplacement, il faut contacter la LPO Champagne-Ardenne.