Un Haut-Marnais a conçu un système de surveillance à distance du quotidien des abeilles dans leur habitat. Un appareil connecté pour aider les apiculteurs à veiller, heure par heure, depuis leur smartphone, sur l’état de santé et l’activité de leurs ruchers. Une douzaine de ruches du Grand Est en sont déjà équipées.
Capteurs de température, d'humidité, de poids. Sébastien Huvig, apiculteur en Haute-Marne, utilise la technologie pour l'assister au quotidien dans son métier. Lui qui détient 650 ruches dans le département mais aussi en Côte-d'Or et en Haute-Saône peut compter sur un système développé par Christophe Moussy, électronicien haut-marnais.
Alimenté en énergie par un petit panneau solaire, le système autonome transmet régulièrement par ondes radio les informations collectées. "La puce électronique est en veille en permanence. Une fois par heure, elle se réveille. Elle collecte toutes ces données. Elle envoie les informations, ça dure cinq secondes. Ensuite, tout le système se rendort et on économise de l'énergie", détaille l'inventeur qui a lancé installé son premier module dédié à la surveillance des ruches il y a trois ans.
Grâce aux informations des capteurs, Sébastien Huvig, à la tête du rucher du Barrois, peut intervenir seulement quand cela est nécessaire et ainsi limiter son empreinte carbone. "Il n'y a qu'une ruche connectée par rucher. C'est la ruche la plus représentative pour me dire s'il y a un problème de nourriture, un problème de couvain. Ça me donne beaucoup d'informations en temps direct et ça m'évite de faire beaucoup de kilomètres", précise l'apiculteur.
Prochain projet : déchiffrer le langage des abeilles
Les informations sont accessibles sur téléphone portable ou via un site internet dédié. Christophe Moussy a tout mis au point de A à Z chez lui à Peigney, près de Langres. Lui qui est également salarié d'une entreprise langroise a pris sur son temps libre pour développer sa solution. Il a créé une auto-entreprise, C2M Electronics, et travaille avec sa femme pour développer son produit.
L'inventeur a encore d'autres projets en tête, comme une couveuse de transport. "Quand l'apiculteur prépare des reines dans son laboratoire, il doit les emmener sur son rucher. Il faut maintenir les larves à une température constante". Sa valise de transport, alimentée grâce à une prise allume-cigare d'un véhicule, maintient la température "au dixième de degré près".
L'électronicien travaille aussi au décryptage du langage des abeilles, des vibrations émises en cas de danger. Une technologie complexe qui n’en est qu'à ses balbutiements.