Classes surchargées, dérogations refusées, la colère gronde au collège Saint-Saëns à Chaumont

Une opération "collège mort" a eu lieu ce jeudi avec un rassemblement des enseignants et des parents d'élèves devant l'établissement.

"Classes surchargées = enseignement en danger = élèves sacrifiés", c'est ce qui a été écrit en gros caractères sur la banderole qui barre l'entrée du collège Camille Saint-Saëns situé dans le centre-ville de Chaumont. Rassemblés en compagnie de quelques parents d'élèves, les professeurs sont tous en grève ce jeudi 14 mars. Il n'y a donc pas de cours dans l'établissement. Une mobilisation très suivie à la hauteur de la colère suscitée par les prévisions d'effectif pour l'année prochaine.

C'est la perspective de voir une nouvelle fois des classes trop chargées en septembre prochain qui a provoqué ce mouvement. "On a appris en janvier qu'il n'y aurait pas d'ouverture de classe supplémentaire en 6e, explique Vincent Ravinet, professeur d'histoire-géographie, adhérent CGT Education et représentant du personnel au conseil d'administration du collège. Cette année, il y a trois classes de 6e avec 30 à 31 élèves par classe. On va donc logiquement être au même niveau en 5e l'année prochaine. Et on doit normalement accueillir davantage d'élèves en septembre. On demande donc 4 classes de 6e et 4 classes de 5e."

La fin des regroupements de fratries ?

Autre motif d'inquiétude, selon les manifestants : pour limiter le nombre d'élèves, plutôt que d'ouvrir une classe, l'inspection académique aurait décidé de refuser les dérogations qui permettent à un élève habitant un secteur ne dépendant pas du collège d'y être tout de même admis. Un principe qui s'appliquerait aussi pour le regroupement des fratries. Cyril Oiselet, parent d'élève présent ce matin témoigne. "Ma fille aînée en situation de handicap a été scolarisée dans ce collège et elle a été bien accompagnée, j'ai donc ensuite fait rentrer sa sœur avec cette dérogation. Elle y sera toujours l'année prochaine. Mais pour notre 3e enfant qui doit entrer en 6e, nous n'y aurons pas le droit. En terme d'organisation pratique, pour les familles, c'est ridicule."

Et les conséquences de cette fin des dérogations cristallisent les tensions. Car cette décision aurait des répercussions sur les sections sportives et culturelles du collège qui accueillent environ 50 % d'élèves bénéficiant de dérogations. Le collège Camille Saint-Saëns abrite des classes à horaires aménagés musique (Cham) mais aussi une section escalade et une section football. C'est surtout cette dernière qui serait menacée à terme selon les enseignants.

Des élèves n'auront plus accès à ces dispositifs

Julien Galiussi, professeur d'EPS au collège Camille Saint-Saëns

"Cela permet à des élèves de tous horizons de venir dans l'établissement se perfectionner, peu importe leur origine et leur niveau initial, expose Julien Galiussi, professeur d'EPS du collège. Cela permet à des jeunes de développer plein de compétences à travers les compétitions. Certains peuvent se développer en tant que sportif, d'autres comme entraîneur ou enseignant, pour ma part c'est grâce à cela que je suis devenu professeur d'éducation physique et sportive." Selon lui, la fin des dérogations pose un problème d'égalité. "Cela signifie que si on n'est pas né au bon endroit, si on n'habite pas au bon endroit, on ne peut pas prétendre rejoindre cette section. Pour le football, aujourd'hui, on recrute dans tout le département. Cela aura des conséquences pour les élèves et les familles qui ne pourront plus prétendre à ce genre de dispositif."

Le sort de ces sections n'est toutefois pas réglé. Les représentants du personnel du collège ont rendez-vous avec le directeur des services académiques en Haute-Marne ce jeudi 14 mars en fin de journée. Comptant sur le soutien des élus - la maire de Chaumont mais aussi des conseillers départementaux ont pris connaissance de la problématique - ils espèrent encore faire évoluer la situation. Le sort de nombreux élèves et de leurs familles en dépend.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité