Né en 1956, Michel Rozier a une passion pour le général de Gaulle. Il détient aujourd’hui dans son petit musée privé dans le Haut-Rhin, onze mille objets se rapportant à l’illustre militaire et ex-président français. Rencontre avec le collectionneur, dans son village de Wintzenheim.
Ce 9 novembre 2020 marque le cinquantième anniversaire de la disparition de Charles de Gaulle. Emmanuel Macron se rend à Colombey-les deux Eglises pour l'hommage national, sans public. Une cérémonie que Michel Rozier va suivre depuis son domicile. Cela fait un quart de siècle que cet habitant de Wintzenheim collectionne tout ce qui concerne le général.
Quatre-vingt-deux assiettes, des statuettes, des porte-clés, des capsules de champagne, des stylos, un tapis, plus de 1500 revues, 750 journaux d’époque, même une pierre trouvée en forêt : sa collection touche à de nombreux domaines.
Né en 1956, Michel Rozier a hérité sa passion pour le général de Gaulle de son père. Il détient aujourd’hui onze mille objets se rapportant à l’illustre militaire et président français. Ancien militaire au 152ème régiment d'infanterie de Colmar, Michel s’est mis à collectionner les objets en rapport avec le général presque par hasard. Tout a commencé pour lui alors qu’il aidait à débarrasser des encombrants dans des maisons alsaciennes. Un objet puis un autre, et le voilà à la tête d’une collection privée hors paire, répartie dans cinq pièces de sa maison.
"Une des plus belles pièces de ma collectionne est l'enjoliveur de la DS de l'attentat du Petit Clamart, on y voit l'impact des balles."
Spéculation sur ces objets
A part l'enjoliveur, aucun des objets du musée privé de ce collectionneur n'a appartenu à Charles de Gaulle. "Tous les objets du général sont à Colombey, dans sa maison de la Boisserie" explique Michel "Il a fait brûler tous ses uniformes par sa femme, pour éviter toutes spéculation sur ces vêtements." Mais la spéculation continue 50 ans après sa mort. Sur internet, Michel Rozier constate que les prix s'envolent à l'approche des dates anniversaires. Comme une pièce de 2 euros à son effigie, proposée aujourd'hui à 250 euros.Quand le général est mort, Michel avait quatorze ans. "C'est la première fois que j'ai vu mon père pleurer, quand il m'a annoncé la mort du Général de Gaulle. Ça me fait encore quelque chose 50 ans après."
Un rêve et une question
Dans son village, sa passion est connue de tous; les villageois l'appellent d'ailleurs "Le général". Son petit musée privé se visite sur demande, mais hors période covid...Il participe également à des expositions pour des occasions spéciales. "C'est tout un déménagement. Pour tout transporter, je dois faire onze voyages avec une voiture break."Pour Michel se pose maintenant la question cruciale, que se posent tous les collectionneurs à un moment donné : "Que deviendra ma collection, le jour où je ne pourrai plus m'en occuper? Je ne pense pas mourir prochainement, mais ça me travaille depuis un moment." Et pourtant son envie de collectionneur est toujours intacte : il rêve de trouver un livre dédicacé ou annoté par le général de Gaulle.